Du Zoroastrisme à l’Islam, le jeûne dans tous ses états

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« O vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit tout comme il a été prescrit à vos devanciers, afin que vous soyez à l’abri du mal. » (Saint Coran 2:184). Evoquant ce verset dans son sermon du vendredi du 10 juin 1983, Hadhrat Mirza Tahir Ahmad, le quatrième Calife de la Communauté Ahmadiyya, affirme : « Dans ce verset le groupe nominal ‘vos devanciers’ implique qu’il n’est de religion à qui le jeûne n’ait été prescrit. » Ceci est inscrit et enregistré dans les documents historiques. L’Encyclopedia Britannica note que toutes les religions du monde mentionnent le jeûne. Si une telle information est facile d’accès à notre époque où les documents historiques sont consultables gratuitement sous la forme de livres, quand ce verset fut révélé au Saint Prophète Muhammad (paix soit sur lui), il n’avait pas accès à l’information sur la majorité des religions du monde.

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On peut lire sous la rubrique ‘jeûne’ dans la onzième édition de l’Encyclopedia Britannica (1911) : « Le jeûne est d’un intérêt particulier lorsqu’il est considéré comme une discipline volontairement imposée à des fins morales et religieuses. En l’état, il est très largement répandu. Ses modes et ses objectifs varient considérablement en fonction du climat, de la race, de la civilisation et d’autres circonstances, mais il serait difficile de désigner un système religieux de quelque nature dans lequel il serait totalement méconnu. »

Selon Wikipedia, « Le jeûne pour des raisons religieuses et spirituelles fait partie de la tradition de l’homme depuis la préhistoire. Il est mentionné dans la Bible, dans l’Ancien et le Nouveau Testament, le Coran, le Mahabharata et les Upanishads. Le jeûne est également pratiqué dans beaucoup d’autres traditions religieuses et autres pratiques spirituelles. »

Pour l’Encyclopedia Britannica en ligne, « Le jeûne a été pratiqué depuis l’Antiquité dans le monde entier par les fondateurs et les adeptes de nombreuses religions. »

Dans les religions des peuples et des civilisations antiques, le jeûne était pratiqué par des personnes, en particulier des prêtres et prêtresses, lorsqu’elles se préparaient à approcher les divinités. Dans les mystères éléusiniques de la Grèce antique (en honneur du dieu Asclépios par exemple), les dieux étaient censés révéler leurs enseignements divins à travers des rêves et des visions, seulement après un jeûne qui exigeait un dévouement total des croyants. Parmi les peuples précolombiens du Pérou, le jeûne était souvent l’une des conditions de pénitence, après qu’un individu ait avoué ses péchés devant un prêtre. Dans de nombreuses cultures, la pratique était considérée comme un moyen d’apaiser un dieu en colère ou d’aider à ressusciter une divinité qui avait trouvé la mort (par exemple, un dieu de la végétation).

Dans les religions des peuples traditionnels ou pré-alphabétisés, le jeûne était souvent observé avant et pendant une quête de vision (par exemple, chez les peuples Indiens de l’Amérique du Nord des Grandes Plaines et du Nord-Ouest du Pacifique). Chez les Evenks (aussi appelé Evenki, anciennement Tungus) de la Sibérie, les chamans (personnages religieux dont on disait qu’ils avaient le pouvoir de guérir et de communiquer psychiquement) recevaient souvent leurs premières visions non pas par une quête mais plutôt après une maladie inexpliquée. Après la première vision, cependant, ils jeûnaient et se formaient pour avoir d’autres visions et contrôler les esprits. Les sociétés sacerdotales des Indiens Pueblo de l’Amérique du sud-ouest jeûnaient pendant les retraites avant les grandes cérémonies liées aux changements saisonniers.

Le jeûne à des fins particulières et avant ou pendant des périodes sacrées spéciales est une caractéristique des grandes religions du monde. Dans le jaïnisme, par exemple, le jeûne selon certaines règles prescrites et la pratique de certains types de méditation conduisent à des transes qui permettent aux individus de se dissocier du monde et d’atteindre un état de transcendance. Les moines bouddhistes de l’école Theravada jeûnent pendant certains jours saints (uposatha) du mois. En Chine avant 1949, il était coutumier d’observer une période fixe de jeûne et d’abstinence avant le sacrifice de la nuit du solstice d’hiver, moment où le principe céleste Yang (énergie positive) était censé commencer un nouveau cycle. En Inde, les hindous sadhus (hommes saints) sont admirés pour leurs nombreux jeûnes personnels pour diverses raisons.

Parmi les religions occidentales, seul le zoroastrisme interdit le jeûne car il est d’avis qu’une telle forme d’ascétisme n’aidera pas à renforcer les fidèles dans leur lutte contre le mal. Les autres religions occidentales, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam préconisent le jeûne pour certaines périodes. Le Judaïsme, qui a développé de nombreuses lois et coutumes alimentaires, observe plusieurs jours de jeûne annuels, principalement à des jours de pénitence (comme le Yom Kippour, le Jour du Grand Pardon) ou pendant un deuil. Le Christianisme, surtout le catholicisme et l’orthodoxie orientale, observe une période de jeûne de 40 jours pendant le carême, période de pénitence du printemps avant Pâques, et pendant l’Avent, période de pénitence avant Noël. Chez les catholiques romains, la pratique a été modifiée depuis le Second Concile du Vatican (1962-1965) pour laisser une plus grande liberté de choix individuelle, avec un jeûne obligatoire seulement le Mercredi des Cendres et le Vendredi saint pendant le carême. Les églises protestantes laissent généralement le choix de jeûner à leurs membres. Le mois de Ramadhan dans l’Islam est une période de pénitence et de jeûne absolu de l’aube au crépuscule.

Ainsi, l’Encyclopédie Britannica en ligne mentionne de nombreuses religions, y compris les religions des aborigènes du nord et du sud de l’Amérique, qui préconisent l’institution du jeûne. Toutefois, elle relève une exception dans le Zoroastrisme ou la religion Parsie. Cette affirmation toutefois sur le zoroastrisme peut être une désinformation.

Ainsi, l’Encyclopédie Britannica en ligne mentionne de nombreuses religions, y compris les religions des aborigènes du nord et du sud de l’Amérique, qui préconisent l’institution du jeûne. Toutefois, elle relève une exception dans le Zoroastrisme ou la religion Parsie. Cette affirmation toutefois sur le zoroastrisme peut être une désinformation. Il est mentionné ceci dans le journal de la Société asiatique de Bombay, publié par la Royal Asiatic Society de Grande-Bretagne et d’Irlande, branche de Bombay, dans l’édition spéciale du centenaire: « Le Desatir, dont nous avons parlé plus haut, et qui est considéré comme un livre semi-zoroastrien par certains, fait référence au jeûne comme étant une bonne institution. » Le volume complet de cet ouvrage est disponible sur Google dans la section « livres ». Les auteurs tentent de noyer le poisson, mais comme on dit, « le mal est fait ». Selon Wikipedia, « le Dasatir-i-Asmani est un ancien ouvrage persan lié au zoroastrisme. Il contient une quinzaine de sections qui sont censées avoir été révélées à quinze prophètes successifs, dont le premier est Mahabad et le dernier Sasan. A la fin de chaque section, à l’exception de la dernière, il y a une prophétie sur le prochain prophète. Il est dit avoir influencé Dabestan-e Mazaheb. Une version en vieux dialecte dari issu de la langue persane est censée avoir été découverte en Perse au début du 19ème siècle, et avoir été éditée par Mulla Firuz de Bombay. La datation de la traduction en dari est considérée du temps de Khosro II (590-628 après J.-C.). Les chercheurs sont divisés sur son authenticité, certains considèrent qu’il s’agit d’un ouvrage d’Azar Kayvan pendant le règne du roi moghol, Akbar. »

Comme les Parsis sont en train de disparaître du monde, par attrition, en Inde et en Iran, il serait intéressant de faire des recherches plus approfondies sur leur Écritures religieuses originelles et autres sources en temps opportun.

Les Musulmans ahmadis considèrent que toutes les anciennes religions émanent du même Dieu et qu’il y a des thèmes communs à toutes si l’on remonte à leurs racines. Le jeûne ne fait pas exception et cette institution est présente dans toutes les religions.

Le Zoroastrisme

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Le zoroastrisme est une grande religion antique et préislamique d’Iran. Pendant plus de mille ans, entre 549 avant notre ère et 652 de notre ère, la religion enseignée par Zoroastre a prospéré comme la religion d’état de trois puissants empires iraniens. Parmi les nombreux sujets de l’Empire achéménide étaient les Juifs, qui adoptèrent certains des principaux enseignements du Prophète qui furent en d’autres temps transmis au christianisme.

Le zoroastrisme a été fondé dans l’Antiquité par le Prophète Zarathushtra, connu chez les Grecs comme Zoroastre. Emergeant des traditions polythéistes de l’Inde et de l’Iran antiques, il a été l’un des premiers monothéistes dans l’histoire écrite de l’humanité. Zoroastre prêchait qu’il y avait un Dieu, qu’il appelait Ahura Mazda. Ahura signifie « Seigneur » et Mazda signifie « Sage », donc les Zoroastriens appellent Dieu « le Seigneur Sage ». Personne ne sait exactement quand vécut Zoroastre. Une estimation actuelle date l’existence de Zoroastre entre 1500 à 1000 avant notre ère.
« Desatir » ou les Saintes Écritures des Prophètes perses de l’Antiquité en langue originale, avec les commentaires du cinquième Sasan par Mulla Firuz Bin Kaus, est un ouvrage rare qui comprend une collection des écrits des différents Prophètes perses qui prospérèrent de l’époque de Mahabad jusqu’à l’époque du cinquième Sasan. Dans le chapitre intitulé « le livre de Shet Sasan le Premier », nous lisons: « Durant son règne, Sekander traduisit en Yunani ce grand livre, et par la suite d’autres livres : et je donne ici un extrait pour que le jeune étudiant puisse comprendre et connaître son Dieu (Dadar) par des preuves déduites de la raison. Laissez-le ensuite, avec l’aide de Dieu, lire le long commentaire que j’ai écrit sur le respecté Desatir et d’en tirer toute sa connaissance : après quoi, laissez-le, par la grâce de Ized se consacrer à l’adoration de Yezdan et au moyen de l’isolement et de la vigilance, et le jeûne et la méditation sur Yezdan, laissez-lui voir Yezdan et ceux qui sont proches des plus justes. » (Dadar).

Le Confucianisme

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Selon le quatrième Calife, Hadhrat Mirza Tahir Ahmadra, dans son livre Revelation, Rationality, Knowledge & Truth : « Bien que beaucoup de Chinois considèrent qu’il s’agit d’une religion dans les pas d’autres religions révélées du monde, il y en a d’autres parmi eux qui la considèrent comme une simple philosophie. » Il ajoute : « d’une étude approfondie de la littérature classique confucéenne, il n’est pas difficile de prouver que le confucianisme n’était pas une philosophie humaine à son origine. Il embrasse l’idée d’un Dieu immortel, de Qui proviennent ses enseignements et Qui gouverne l’univers. ‘Le paradis’ est une manifestation de ce Dieu, et en tant que tel, parfois, il est lui-même appelé ‘Paradis’. »

Selon le Stanford Encyclopedia of Philosophy, le Livre X des Analectes se compose d’observations personnelles sur la façon dont Confucius lui-même se comporta comme penseur, enseignant ou fonctionnaire. Certains font valoir que ces passages étaient à la base des recommandations plus générales sur la façon dont un homme devait s’habiller et se comporter qui ont été plus tard rebaptisées comme des descriptions de Confucius. Traditionnellement, le Livre X est considéré comme présentant un portrait intime de Confucius et est considéré comme une esquisse biographique. Les passages qui suivent donnent quelques exemples : « Quand il jeûne en préparation du sacrifice, il doit porter la robe lumineuse éclatante, et elle doit être en lin. Il doit changer son alimentation et aussi l’endroit où il s’assied d’ordinaire. Il ne s’oppose pas à ce que son riz soit bien nettoyé, ni à ce que sa viande soit hachée finement. » (Lunyu 10.7, 10.8)

Selon Les Analectes, attribués à Confucius (551-479) avant notre ère, « Confucius, dans son village, était d’apparence simple et sincère, et il était comme incapable de parler. »

Le premier jour du mois, il mettait ses robes de cour, et s’y présentait. Quand il jeûnait, il pensait qu’il est nécessaire d’avoir des vêtements propres de couleurs vives et fabriqués d’un tissu de lin. Quand il jeûnait, il jugeait nécessaire de modifier sa nourriture et aussi de changer l’endroit où il s’asseyait d’ordinaire dans l’appartement.

Le Bouddhisme

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Avant d’atteindre la bouddhéité, le prince Siddhârta (Bouddha) s’était adonné à un régime de quatre ans de sévère austérité au cours duquel il consommait très peu de nourriture. Les deux ouvrages majeurs en sanskrit sur la vie de Bouddha qui mentionnent cela sont Lalitavistara et Buddhacharita.

Moines et nonnes bouddhistes qui suivent les règles du Vinaya en général ne mangent pas après le repas du midi chaque jour. Ce n’est pas considéré comme un jeûne, mais plutôt un régime disciplinaire aidant à la méditation. Le jeûne n’est pas pratiqué par les bouddhistes laïcs, car il est considéré comme un éloignement de la Voie du Milieu.

Selon The Complete Idiot’s Guide to Fasting, par Eve Adamson et Linda Horning, « le bouddhisme a beaucoup de branches différentes, mais la plupart d’entre elles incluent le jeûne dans leurs pratiques spirituelles. Pour certains, le jeûne a lieu les jours de pleine lune ou pendant les fêtes bouddhistes. En ces jours, ils s’abstiennent de toute nourriture solide. Les bouddhistes jeûnent pour plusieurs raisons. Certains bouddhistes jeûnent pour aider à libérer l’esprit du monde des sens afin qu’il puisse plus facilement atteindre la vérité ultime. Ainsi, le jeûne devient un partenaire de la méditation. »

Le Christianisme et la description biblique du jeûne

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Les jeûnes de Jésus-Christ avant qu’il ne reçoive l’Appel divin sont mentionnés dans la Bible. (Matt 4:2)

Le Carême dans l’église chrétienne est une période de préparation pénitentielle pour Pâques. Dans les églises occidentales, il commence le mercredi des Cendres, 6 semaines et demie avant Pâques, et prescrit un jeûne de 40 jours (les dimanches étant exclus), en écho au jeûne de Jésus-Christ dans le désert. Dans les églises orientales, le Carême commence le lundi de la septième semaine avant Pâques et se termine le vendredi, à savoir 9 jours avant Pâques. Ce ‘Grand Carême’ de 40 jours considère samedis et dimanches comme jours de jeûne relâchés.

Selon l’Encyclopedia Britannica en ligne, « Le Carême est depuis les temps apostoliques une période de préparation et de jeûne observé avant la fête de Pâques. C’était un temps de préparation des candidats au baptême et un temps de pénitence pour les pécheurs. Dans les premiers siècles, les règles du jeûne étaient strictes, comme elles le sont encore dans les églises orientales. Un repas par jour était autorisé dans la soirée, mais la viande, le poisson, les œufs et le beurre étaient interdits. L’église orientale restreint également l’utilisation des produits du vin et de l’huile, ainsi que les produits laitiers. En Occident, ces règles de jeûne ont progressivement été assouplies. Le strict commandement de jeûner chez les catholiques a été dispensé lors de la Seconde Guerre mondiale, et le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint sont maintenant observés comme jours de carême. Toutefois, l’accent mis sur la pratique pénitentielle demeure. »

Il est fait plusieurs fois mention du jeûne dans la Bible. À trois reprises dans la Bible, des individus jeûnent pendant quarante jours. Ce n’était pas une pratique prescrite, c’étaient plutôt des circonstances très inhabituelles. La première fois, c’était lorsque Moïse reçut les Dix Commandements. (Exode 34:28) La deuxième fois, c’était quand Élie rencontra Dieu avant l’onction d’Elisée. (1 Rois 19:08) et la troisième fois c’était quand Jésus était dans le désert. (Matthieu 4:2)

Dans le Christianisme, s’abstenir de nourriture est le propre du jeûne type. (Daniel 6:18) Il y a des occasions où les gens s’abstenaient de nourriture et de boisson, mais ce n’était pas commun. (Esdras 10:06) En règle générale, les jeûnes duraient une journée. (Juges 20:26) Parfois, ils duraient trois jours (Esther 4:16), voire sept jours : « ils prirent leurs os, et les enterrèrent sous le tamarisc à Jabès. Et ils jeûnèrent sept jours. » (1 Samuel 31:13)

Des conjonctures difficiles ou douloureuses sont aussi des raisons pour jeûner. Le jeûne est un moyen de communiquer des sentiments de peur, d’angoisse, de détresse ou de douleur à Dieu. L’abnégation est une façon d’exprimer l’authenticité ou la sincérité. C’est aussi une façon de faire un effort spirituel pour conjurer la situation, une façon de montrer à Dieu que l’on a la volonté de faire notre part et en lui demandant de faire le reste. (Voir Esther 4:3). Le jeûne est parfois utilisé comme un sacrifice quand on demande à Dieu d’intervenir dans une situation. « Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, J’humiliais mon âme par le jeûne, Je priais, la tête penchée sur mon sein. » (Psaumes 35:13)

Le deuil était autrefois un motif courant pour jeûner, même s’il ne l’est pas tellement désormais. Le jeûne peut avoir été accidentel dans certains cas, mais c’est souvent une façon de se sentir plus proche de Dieu à un moment particulièrement difficile. « Lorsque j’entendis ces choses, je m’assis, je pleurai, et je fus plusieurs jours dans la désolation. Je jeûnai et je priai devant le Dieu des cieux, » (Néhémie 1:04)

Le jeûne peut aussi être une façon d’exprimer la tristesse ou le regret d’avoir péché. Dieu ne demande pas ce sacrifice, mais Il en est Heureux : « Ils puisèrent de l’eau et la répandirent devant l’Éternel, et ils jeûnèrent ce jour-là, en disant: Nous avons péché contre l’Éternel! » (1 Samuel 7:6). Lorsque ce genre de sacrifice est accompli dans un geste sincère de douleur ou de repentir, il est accepté par Dieu.

Quand les Chrétiens cherchent l’Aide de Dieu, jeûner peut être un acte utile. L’idée est d’utiliser le temps que nous passons sur la nourriture à se consacrer à Dieu à la place. Il fournit plus de temps à consacrer à la prière, le culte et l’écoute. C’est aussi une façon de se préparer à un événement spirituel ou un changement. C’est un acte de soumission, un moyen de mettre de côté ses désirs afin de permettre à l’esprit de travailler. (Actes 13:1-3)

Le jeûne peut être une forme d’adoration. « Restée veuve, et âgée de quatre vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière. » (Luc 02:37). Renoncer à son confort comme un acte d’adoration n’est pas nécessaire, mais il est agréable à Dieu, s’il est sincère. C’est un peu comme dire: « Merci mon Dieu d’avoir donné votre Fils pour moi. Permettez-moi d’être un peu mal à l’aise pour Vous. » Là encore, le jeûne est un acte de sacrifice.

Moïse jeûna pendant quarante jours et quarante nuits, alors qu’il était sur la montagne avec Dieu. (Exode 34:28)

Les habitants de Ninive en réponse à la prophétie de Jonas, jeûnèrent pour éviter le jugement de Dieu (Jonas 3:7).

Les Juifs de Perse, suivant l’exemple de Mordechai, jeûnèrent en raison du décret de génocide de Haman. La Reine Esther déclara un jeûne de trois jours pour tous les Juifs avant qu’elle ne risqua sa vie en visitant le roi Assuérus sans être invitée (Esther 4).

Les Pharisiens du temps de Jésus jeûnaient régulièrement et demandaient à Jésus pourquoi ses disciples ne le faisaient pas. Jésus leur répondit en utilisant une parabole (Luc 5:33-39, Matthieu 9:14-15, Mark 2:18-20, voir aussi Marc 2).

Jésus a aussi mis en garde contre le fait de jeûner pour gagner la faveur des hommes. Il a averti ses disciples qu’ils devaient jeûner en privé et ne pas laisser les autres savoir qu’ils jeûnaient (Matthieu 6:16-18).

Le judaïsme

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Le Prophète Moïse jeûna avant de recevoir les Dix Commandements. (Exode 34:28 et Deutéronome 09:09)

Le jeûne pour les Juifs signifie s’abstenir complètement de nourriture et de boisson, y compris l’eau. Se brosser les dents est interdit lors des grands jours de jeûne de Yom Kippour et Tisha Be Av (voir ci-dessous), mais autorisé les jours de jeûne mineurs. La prise de médicaments n’est généralement pas autorisée, sauf lorsque les ordres d’un médecin préconisent le contraire.

Les juifs pratiquants jeûnent un maximum de six jours dans l’année. A l’exception de Yom Kippour, le jeûne n’est jamais permis le jour du shabbat, car le commandement d’observer le shabbat est bibliquement ordonné et prend le dessus sur les jours de jeûne institués plus tard par les rabbins.

Yom Kippour est le seul jour de jeûne prescrit dans la Torah. Yom Kippour est considéré comme le jour le plus important de l’année juive et le jeûne comme repentance doit être observé par chaque homme juif et garçon au-dessus de l’âge de la bar-mitsva et chaque femme juive et fille au-dessus de l’âge de la bat-mitzvah. Il est tellement important de jeûner ce jour-là que seuls ceux qui seraient mis en danger par le jeûne en sont exonérés, comme les malades, les personnes âgées ou les femmes enceintes et les femmes qui allaitent, car mettre sa vie en danger est contraire à un principe fondamental du judaïsme. Ceux qui mangent ce jour-là sont encouragés à manger aussi peu que possible en une fois et à éviter un repas complet. Pour certains, le jeûne de Yom Kippour est considéré comme plus

important que les prières faites lors de cette sainte journée. Si l’on jeûne, même si l’on est à la maison au lit, l’on est considéré comme ayant participé à la cérémonie religieuse complète. En plus du jeûne et de la prière, Yom Kippour – le « shabbat des shabbats » – contient les mêmes restrictions concernant le travail que le jour du shabbat, comme allumer un feu, transporter des objets en dehors de la maison, utiliser des outils, et ainsi de suite. Traditionnellement, les chaussures en cuir ne sont pas portées en cette journée. Il est de tradition pour une mariée et un marié de jeûner le jour de leur mariage avant la cérémonie car cette journée représente un Yom Kippour personnel. Dans certaines congrégations, des prières de repentance faisant partie du service de Yom Kippour sont incluses par la mariée et le marié dans le service avant la cérémonie.

Le deuxième jour majeur de jeûne est le Ticha Be Av, le jour, il y a près de 2000 ans, où les Romains détruisirent le Temple de Jérusalem et les Juifs bannis de leur patrie. Ticha Be Av met fin à une période de deuil de trois semaines qui commence par le jeûne du 17 Tamouz. Contrairement au jeûne du Yom Kippour, il n’y a pas de restrictions sur les activités, même si on doit essayer d’éviter de faire un travail régulier pendant la première partie de la journée, de s’asseoir sur une chaise basse ou sur le sol, et de porter des chaussures en cuir. C’est aussi le jour où les Juifs pratiquants se souviennent du nombre de tragédies qui ont frappé le peuple juif, y compris l’Holocauste. L’ambiance de cette fête est grave et profondément triste.
Ces deux jours saints sont considérés comme les principaux jeûnes et sont observés du coucher du soleil au coucher du soleil le lendemain par les hommes et les femmes. Les quatre autres jeûnes sont considérés comme mineurs et sont observés seulement du lever au coucher du soleil. Les hommes sont censés les observer, et les femmes aussi, mais un rabbin peut souvent les dispenser si le jeûne représente trop de difficultés pour une personne malade ou faible. Lors des deux grands jours de jeûne, les relations sexuelles sont également interdites.

En dehors de ces journées officielles de jeûne, les Juifs peuvent prendre sur eux-mêmes pour jeûner, sur un plan personnel ou collectif, souvent pour faire repentance pour une tragédie ou quelque calamité imminente. Par exemple, un jeûne est parfois observé si les rouleaux de la Torah tombent par terre. La longueur du jeûne varie, et certains Juifs permettront de réduire la longueur du jeûne par la Tsédaka, ou des actes de bienfaisance.

Il y a plusieurs références au jeûne dans l’Ancien Testament, dont, Esaïe, 58:1-13; Joël, 2:12-18; Lévitique 23:27,29,32; Nombres 29:7; Lévitique, 26:14 – 41; Esther, 4:3,16; Jonas, Esaïe 03:07 et 66:10.

L’hindouisme

Dans l’hindouisme, le jeûne est une pratique courante les jours de la nouvelle lune et lors des festivals tels que Shivaratri, Saraswati Puja, et Durga Puja (également connu sous le nom de Navaratri). Les femmes en Inde du Nord jeûnent aussi le jour de Karva Chauth. Le style et l’intensité du jeûne dépendent de l’individu. Le jeûne peut impliquer 24 heures d’abstinence complète de toute nourriture ou de boisson, mais il prend souvent la forme de privation d’aliments solides, avec consommation occasionnelle de lait ou d’eau.

Selon Wikipedia, « Le jeûne est une partie intégrante de la religion hindoue. Les personnes observent différents types de jeûne, basés sur des croyances personnelles et des coutumes locales. »

Certains sont énumérés ci-dessous :

Certains hindous jeûnent les jours du mois comme Ekadasi ou Purnima. Certains jours de la semaine sont également réservés pour le jeûne selon la croyance personnelle et la divinité que l’on préfère. Par exemple, les dévots de Shiva ont tendance à jeûner le lundi, alors que les dévots de Vishnu ont tendance à jeûner le vendredi ou le samedi.

Jeûner le jeudi est très fréquent chez les Hindous de l’Inde du Nord. Les jeudis, les fidèles écoutent une histoire avant de rompre leur jeûne. Le jeudi, les jeûneurs adorent aussi Vrihaspati Mahadeva. Ils portent des vêtements jaunes et des repas de couleur jaune sont préférés. Les femmes glorifient le bananier et l’arrosent. Les mets sont préparés avec du beurre fondu de couleur jaune.

Le jeûne à l’occasion des fêtes religieuses est également très commun. Des exemples courants sont le Maha Shivaratri ou les 9 jours de Navratri (qui a lieu deux fois par an aux mois d’avril et octobre/novembre lors du Vijayadashami juste avant Diwali, selon le calendrier hindou). Karwa Chauth est une forme de jeûne unique dans la partie nord de l’Inde où les femmes mariées entreprennent un jeûne pour le bien-être, la prospérité et la longévité de leurs maris. Le jeûne est rompu après que la femme voit la lune à travers un tamis après le coucher du soleil.

Dans l’état d’Andhra Pradesh, le mois de Kaarthika, qui commence au lendemain de Deepavali, est souvent une période de jeûnes fréquents (mais pas nécessairement continus) pour certaines personnes, surtout les femmes. Des occasions communes pour jeûner durant ce mois incluent le lundi (pour Lord Shiva), le jour de la pleine lune de Karthika et pour Naagula Chaviti.

Les méthodes de jeûne varient aussi largement et couvrent un large spectre. Si elles sont suivies strictement, le jeûneur ne prend pas de nourriture ou d’eau au coucher du soleil du jour précédent jusqu’à 48 minutes après le lever du soleil du jour suivant. Le jeûne peut également se limiter à un seul repas pendant la journée et /ou de s’abstenir de manger certains types d’aliments et /ou de manger seulement certains types d’aliments. En tout cas, même si le jeûneur hindou est non végétarien, il/elle n’est pas censé (é) manger ou même toucher des produits d’origine animale (viande, œufs) sur une journée de jeûne. (Le lait est une exception pour les produits d’origine animale).

Le jaïnisme

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Selon Wikipedia, il existe plusieurs types de jeûne dans le jaïnisme. L’un est appelé Upwas Chauvihar, au cours duquel ni eau ni nourriture ne peuvent être consommées jusqu’au lever du soleil le lendemain. Un autre est appelé Upwas Tivihar, où aucun aliment ne peut être consommé, mais l’eau bouillie est permise. L’objectif principal de tout type de jeûne dans le jaïnisme est d’atteindre la non-violence complète durant cette période. Le jeûne est généralement effectué au cours de Paryushana mais peut être observé à d’autres moments. Si l’on jeûne pendant les huit jours de Paryushana, il est appelé Atthai, mais quand il dure un mois, il est connu comme Maskhamana. En outre, il est fréquent que les jaïns ne jeûnent pas, mais limitent seulement leur consommation de nourriture. Quand une personne ne mange que des lentilles et de la nourriture insipide avec du sel et du poivre comme seules épices, la personne est dite de faire Ayambil. Ce système est censé diminuer le désir et la passion. L’auto-abstinence par le jeûne est connue comme sallekhanā et est censée aider à mieux comprendre le karma selon la philosophie jaïne.

Amérindiens et Australiens

Selon The Complete Idiot’s Guide to Fasting, par Eve Adamson et Linda Horning, « En Amérique du Nord, les Amérindiens ont utilisé traditionnellement le jeûne comme un rituel sacré. Les jeunes garçons envoyés seuls dans leurs quêtes de vision dans le désert jeûnaient et le jeûne faisait partie d’autres cérémonies et observations. D’autres cultures indigènes du monde entier ont également utilisé le jeûne comme un moyen de purifier le corps, de préparer sa vision, ou d’honorer le créateur. »

Selon l’Encyclopedia Britannica en ligne: « Parmi les peuples précolombiens du Pérou, le jeûne était souvent l’une des exigences de pénitence après qu’un individu avait avoué ses péchés devant un prêtre. Dans de nombreuses cultures, la pratique a été considérée comme un moyen d’apaiser un dieu en colère ou pour aider à ressusciter une divinité qui avait trouvé la mort (par exemple, un dieu de la végétation). »

Dans les religions des peuples traditionnels ou avant l’écriture, le jeûne est souvent pratiquée avant et pendant une quête de vision (par exemple, parmi les peuples Indiens de l’Amérique du Nord des Grandes Plaines et du Nord-Ouest du Pacifique). Parmi les Evenks (aussi appelé Evenki, anciennement Tungus) de la Sibérie, les chamans (personnages religieux que l’on pensait avoir le pouvoir de guérir et de communiquer psychiquement) reçoivent souvent leur première vision non pas par une quête mais plutôt après une maladie inexpliquée ; après la première vision, cependant, ils jeûnent et se forment pour avoir d’autres visions et contrôler les esprits. Les sociétés sacerdotales des Indiens Pueblo du sud-ouest de l’Amérique jeûnaient pendant les retraites avant les grandes cérémonies liées aux changements saisonniers.

Conclusion

« En vérité, Nous t’avons envoyé, avec la Vérité, comme un porteur de bonnes nouvelles, et comme un Avertisseur, et il n’est de peuple à qui un avertisseur n’ait été envoyé. » (Saint Coran, 35:25)

Comme tous les Prophètes, qu’ils soient Bouddha, Krishna, Ram, Zoroastre, Confucius, Jésus, Moïse ou les Prophètes du Nord et d’Amérique du Sud ou de l’Australie, viennent de Dieu, il est possible de tracer un fil conducteur commun entre toutes les religions à leurs sources.

Cependant, les formes de culte peuvent différer dans une certaine mesure, comme il est mentionné dans le Saint Coran: « A chaque peuple Nous avons désigné des formes d’adoration qu’ils observent ; qu’ils ne discutent donc pas avec toi là-dessus ; et invite les gens vers ton Seigneur, car assurément tu suis la bonne voie. » (Saint Coran, 22:68)

Selon le quatrième Calife, dans son livre Revelation, Rationality, Knowledge and Truth, dans le chapitre ‘le concept de Dieu parmi les Aborigènes de l’Australie’, « L’Australie est un continent dont la culture, l’histoire sociale et religieuse peuvent être retracées au moins vingt-cinq mille ans en arrière. Beaucoup de savants l’étendent à quarante mille ans ou plus. Selon certains chercheurs, cependant, cette période pourrait même s’étendre à un passé aussi lointain que 130 000 années de croissance ininterrompue, pure et tranquille de la religion. Le continent australien est non seulement unique d’avoir été complètement isolé du reste du monde, il est également unique de contenir en son sein des centaines d’îles sociales, comprenant chacune des tribus qui sont restés totalement isolées les unes des autres. Il est connu qu’entre cinq cents à six cents de ces unités tribales avaient leur propre histoire indépendante du développement social et religieux, pour une période de 25 à 40 000 ans, en isolation complète l’une de l’autre, sauf pour des contacts élémentaires parfois aux limites de leurs territoires. Ainsi, la diversité de l’Australie fournit un terreau très fertile pour la recherche pour nous sur le sujet en discussion et les sujets connexes, en particulier sur le thème qu’il y ait Un Dieu et pas trois.

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