Le Prophète Mohammad s.a.w
une courte biographie…
Sa naissance
Le Saint Prophète Muhammad (paix et bénédictions de Dieu soient sur lui) naquit à La Mecque, dans la province du Hedjaz de l’Arabie, le 29 août 570 apr. J.-C. Il appartenait au clan hachémite, de la tribu coréïchite, qui revendique une descendance directe d’Ismaël, fils d’Abraham et prophète de Dieu. Orphelin de père dès sa naissance, il perdit aussi sa mère dès son jeune âge. Ce fut son grand-père qui s’occupa de lui après la mort de sa mère, et puis ce fut au tour de son oncle Abū Tālib.
Sa jeunesse
Il débuta dans la vie comme un berger, puis il fit le commerce et devint un négociant prospère. À 25 ans il épousa Khadidja, une veuve de beaucoup son aînée, et leur union fut des plus heureuses. On l’appelait Al-Amīn pour son honnêteté et son intégrité.
Ses contemporains
Les arabes en ce temps-là étaient des païens grossiers ; telles de leurs qualités comme l’amour de la liberté, la poésie et l’hospitalité étaient obscurcies par leurs vices comme l’ivrognerie, l’infanticide, le jeu et la violence. Le fameux Temple de la Ka’abah se trouvait à La Mecque ; il fut construit 3000 ans auparavant par Abraham en honneur du Grand Dieu Unique ; et puis il devint le siège de l’idolâtrie lorsque 360 idoles y furent gardées. L’anarchie régnait en Arabie et le pays était coupé entièrement du reste du monde extérieur sauf pour de rares caravanes qui le traversaient de temps en temps.
La première révélation
Vers l’âge de 40 ans, Muhammad (p.s.s.l.) développa un penchant pour la méditation en solitaire. Et une nuit de décembre de l’an 610 (apr. J.-C.) – dans la fameuse nuit d’Al-Qadr du mois du Ramadan – il obtint sa première révélation. Il se trouvait dans la grotte du Mont Hirā, près de La Mecque lorsque l’ange Gabriel lui apparut dans un songe et lui récita les cinq premiers versets de la sourate 96. Suivit un intervalle de six mois durant lequel le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) n’e reçut aucune révélation. L’Ange lui apparut une seconde fois alors qu’il était assis le visage couvert de son manteau, et lui récita le commencement de la sourate 74 :
« Au nom de Dieu le Très Gracieux, le Très Miséricordieux. Ô Toi qui t’es enveloppé !Lève-toi et avertis. Et glorifie ton Seigneur… » La révélation divine continua sans interruption pendant 23 ans.
Les premiers convertis
Les premiers à l’avoir accepté furent : Khadidja, sa femme, Zaid, son esclave affranchi, ‘Ali, son jeune cousin, et Abū Bakr, un ami. Au commencement il prêcha à sa famille et à ses intimes, les exhortant à abandonner le polythéisme et le péché. Il les invita à adorer Dieu l’Unique et à croire dans une vie future. Le mépris et le scepticisme accueillirent ses paroles, et il lui fut conseillé d’abandonner cette folie et de veiller à ses affaires.
L’opposition et la persécution
Peu à peu cependant, les railleries et la compassion cédèrent la place à l’opposition et à la colère ; et suivant un appel qu’il fit en 614 (apr. J.-C.) la persécution commença sérieusement. Les premiers convertis, qui venaient pour la plupart de la couche la plus démunie de la société et les esclaves furent menacés, battus et même mis à mort. Bilal, le premier africain à accepter l’Islam fut soumis à de cruelles tortures dans un vain effort de lui faire renoncer à Dieu et Son Prophète. Le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) lui-même fut ridiculisé et insulté ; et lorsqu’il prêchait les railleries et les quolibets étouffaient sa voix. Dans les rues, la populace lui jetait des ordures, ses ennemis lui crachaient au visage. Cependant, quoique se sentant abandonné, il plaça sa confiance en Dieu et poursuivit son oeuvre sans se laisser abattre.
L’exil
En l’an 615 (apr. J.-C.), un groupe de près de 100 musulmans furent contraints par la persécution de quitter leur ville natale et de chercher refuge en Abyssinie, où ils furent bien accueillis par le Négus. En 616, un Coréïchite respecté, ‘Umar, jusque-là un ennemi acharné du Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.), se convertit à l’Islam au grand dam des chefs mecquois, qui, furieux, imposèrent un boycott social et économique aux musulmans à qui on refusait de vendre à manger ou à boire. Trois longues années durant le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) et ses compagnons vécurent dans la misère, la faim et la destitution dans une vallée dans les alentours de la Mecque ; et à un moment où ils n’avaient aucune lueur d’espoir, leur courage et leur fermeté ont peu d’exemples dans l’histoire de l’humanité. Le boycott s’avéra ineffectif, mais Khadidja succomba peu de temps après, victime des souffrances qu’elle avait subies. Quoique Muhammad (p.s.s.l.) se remaria plusieurs fois il lui réservait un souvenir attendrissant le restant de sa vie.
En 620 le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) alla à Taïf ville voisine de La Mecque, mais là aussi il fut repoussé et fut lapidé presque à mort par les habitants. Vers la même époque, il eut une de ses plus fameuses visions où il s’était vu emporté vers Jérusalem (Isrā’) et durant lequel il conversa avec Abraham, Moïse, David, Salomon, Jean-Baptiste et Jésus. Une autre fois, pendant le Mi‘rādj, le Trône de Dieu lui fut montré ainsi que le Paradis et l’Enfer, et aussi le monde sidéral qui lui apparut petit comme une graine de moutarde.
Médine : terre d’accueil du Prophète
Des événements décisifs se préparaient. À Yathrib – ville qui prendra plus tard le nom de Madīnah (Médine) et qui est située à 360 kilomètres de La Mecque – un certain nombre de gens qui avaient embrassé l’Islam, envoyèrent au Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) une délégation de douze membres. Ils rencontrèrent le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) en 622 près du Mont ‘Aqabah et reçurent de lui des instructions concernant leur foi. Tôt l’année suivante soixante-dix délégués y retournèrent et prêtèrent allégeance au Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) ; ce serment est connu comme le Grand Serment d’‘Aqabah. Après cela le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) recommanda à ses fidèles de partir secrètement pour Médine.
L’émigration
Le départ des familles entières pour Médine bouleversa beaucoup les coréïchites, qui à l’instigation de Abū Jahl décidèrent à une réunion de leurs chefs de tribus d’assassiner le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.). La nuit fixée pour cela fut celle du 15 au 16 juillet 622 ; elle fut aussi celle où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait décidé de quitter sa ville natale selon le dessein de la Providence. Averti du danger qui le menaçait, il quitta la maison sans être vu. En voyant que leur proie leur avait échappé, les conspirateurs dépêchèrent une équipe de pisteurs à sa poursuite. À un moment donné, ces pisteurs arrivèrent à l’entrée de la grotte même où le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) et son compagnon Abū Bakr se cachaient. Miraculeusement, ils ne les aperçurent pas et les fugitifs purent continuer leur voyage sains et saufs. Cette fuite marque le début de l’histoire de l’islam, et constitue le début de l’ère musulmane, l’hégire.
Muhādjirīn et Ansār
Après un voyage périlleux dans le désert, le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) arriva à Médine et ne tarda pas à se mettre à organiser la nouvelle communauté (composée de Muhādjirīn, ou les réfugiés de La Mecque, des Ansār ou les musulmans de Médine, de même que de juifs et de païens) sur une base de justice sociale et économique. Le règne de la paix, de la justice, de la bonne volonté et de la fraternité ne tarda pas à cimenter les liens entre les croyants pour en former un corps d’hommes zélés et pieux prêts à tout sacrifice pour semer les graines du Royaume de Dieu.
Badr : la première bataille
Cependant les chefs mecquois étaient plus que jamais décidés à écraser cette menace à l’ordre ancien et donc ils se préparèrent à la guerre. Au commencement de l’an 624 (apr. J.-C.) prenant pour prétexte de protéger une caravane venant de la Syrie, ils lancèrent un armée de 1000 hommes bien entraînés et bien équipés, comprenant une cavalerie de 200 hommes, dans le but de prendre Médine. Les musulmans, qui pour la première fois avaient reçu la permission de prendre les armes pour défendre leur religion ne purent que lever une armée de 313 hommes mal armés, tous de l’infanterie. Les forces rivales se rencontrèrent à Badr le 16 Ramadan de l’an 2 de l’hégire. Les musulmans auraient été écrasés malgré leur grand courage et le valeureux ‘Ali, n’était-ce le soutien divin qui prit la forme d’une violente tempête de sable qui sema la confusion parmi les rangs des incroyants. Ils furent mis en déroute, et durent se sauver en débandade, laissant derrière beaucoup de morts, y compris leur chef Abū Jahl. La puissance de l’Arabie païenne fut écrasée et la bataille de Badr doit être considérée comme l’une des batailles les plus décisives de l’histoire.
Vaines tentatives de l’ennemi
Deux fois encore les coreïchites tentèrent de prendre Médine. En 625, à ‘Uhud ils essayèrent de se venger de leur cuisante défaite de Badr. Au début la bataille tourna à l’avantage des musulmans. Mais certains combattants musulmans, croyant à la fin de la bataille et à la victoire des musulmans et désobéissant aux ordres stricts du Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) abandonnèrent leurs postes. La confusion aidant, les musulmans subirent un revers ; mais l’issue de la bataille n’était pas en faveur des coreïchites non plus, car ils n’avaient pas pu prendre Médine, tuer les hommes et réduire femmes et enfants à l’esclavage. En 627, les coreïchites retournèrent avec une grande coalition forte de 20 000 hommes, composée de bédouins et de juifs. Ils assiégèrent la ville, mais ils furent toutefois repoussés quoiqu’ils avaient reçu le soutien de traîtres qui se trouvaient dans la ville assiégée. La dissension et le mauvais temps eurent raison d’eux, et ils se retirèrent. Cette bataille est connue sous lenom de la Bataille du Fossé, ou des Confédérés. Dans la même année les musulmans signèrent une trêve avec les mecquois à Hudaibiyah, alors qu’ils étaient en route pour accomplir le pèlerinage à la Mecque.
Lettres aux rois
Sitôt retourné à Médine l’Envoyé de Dieu envoya des lettres aux princes du monde civilisé les invitant à se joindre à l’Islam (628 apr. J.-C.). Certains, tels que l’empereur romain Héraclius, le vice-roi d’Egypte et le Négus reçurent les lettres avec respect ; mais Chosroes, empereur des Perses, déchira sa lettre avec furie, et donna ordre à son gouverneur du Yémen d’envoyer une expédition au Hedjaz pour arrêter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ; mais avant que son ordre eût pu être exécuté, Chosroes lui-même fut assassiné et son pays devint la proie de guerres civiles jusqu’à sa conquête par les arabes.
Prise de Khaïbar
Des tribus entières se joignaient à l’Islam. En 628, les musulmans occupèrent la ville fortifiée de Khaïbar, qui était devenue un nid d’intrigues pour les juifs et les païens contre le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.). Ils incitaient les Romains et les Perses à envahir l’Arabie. Vers la fin de l’année suivante les Coréïchites violèrent leur trêve ; et le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) en profita pour leur donner un dernier assaut : il marcha sur La Mecque mais ne rencontra que peu de résistance.
La Mecque conquise sans effusion de sang
Le 20 Ramadan de l’an 8 de l’hégire (630 apr. J.-C.) le Prophète de Dieu, entra dans la Sainte Cité à la tête de 10 000 compagnons. Arrivé à la Ka‘abah il répéta le verset du Saint Coran : « La vérité est venue et le mensonge s’est évanoui… » Armé d’un bâton, il procéda à briser les 360 idoles qui souillaient le sainte enceinte. Les habitants lui jurèrent fidélité et embrassèrent l’Islam en masse. Il n’eut recours à aucunes représailles pour les atrocités commises, et dont les Coréïchites étaient coupables. Il pardonna même à ses pires ennemis.
Le sermon d’adieu
Quoique toutes les hostilités n’avaient pas pris fin, le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) compléta sa mission, et la dernière dispensation de Dieu fut instaurée fermement sur la terre. Dans la 9e année de l’Hégire, en mars 631 apr. J.-C. il fit son dernier voyage à La Mecque pour y faire son pèlerinage d’adieu. Du haut du mont ‘Arafāt il s’adressa à une foule de 100 000 pèlerins et prononça son fameux sermon d’adieu dont chaque mot a été préservé. À peine avait-il terminé son discours que Dieu lui envoya Sa dernière révélation : « Aujourd’hui J’ai perfectionné votre religion, J’ai complété Mes faveurs sur vous et vous ai choisi l’Islam comme religion. » (Le Saint Coran, chapitre 5, verset 4)
Le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) décéda paisiblement à Médine dans sa chambre qui était attenante à la mosquée, le 13 Rabī‘-ul-Awwal de la 10e année de l’hégire (8 juin 632 apr. J.-C.) à l’âge de 63 ans. Ses dernières paroles furent : « Vers mon Ami le Très-Haut… Vers mon ami le Très-Haut… »
Les qualités du Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.)
Muhammad est le seul fondateur de religion dont on connaît la vie dans ses moindres détails. Une biographie complète couvrirait des volumes. Ses actes et ses paroles sont des faits historiques concrets. Il est non seulement, comme l’admet l’Encyclopaedia Britannica, le Prophète ayant le mieux réussi, mais nous le voyons manifester en sa personne une variété étonnante de qualités humaines. En tant qu’homme privé, il est mari, père, ami et négociant ; comme figure publique, il est dirigeant, législateur, juge, homme d’état, et général ; et en tant que Messager de Dieu, il est un législateur, prédicateur, théologien, saint et mystique. Une telle combinaison de vertus est unique dans l’Histoire, et cela lui vaut le titre de Sceau des Prophètes.
Son sang-froid
La sincérité fut une de ses caractéristiques les plus marquantes. Pas un jour, pas un instant, il ne perdit de vue le fait qu’il était le prophète de Dieu. Jamais il n’eut de présomption au sujet de la révélation divine, ni ne voulut-il l’imposer. Nous le trouvons à tout moment priant pour la bénédiction de Dieu et pour l’accomplissement des Ses promesses. Au comble de la persécution à La Mecque les coreïchites lui offrirent la royauté, tous les honneurs, et une fortune illimitée à condition qu’il cessât de prêcher contre leurs idoles. Pour toute réponse il leur récita des versets du Coran. Durant sa fuite, alors que sa capture était certaine, et que ses traqueurs étaient à deux pas de lui il chuchota dans l’oreille de son compagnon, Abū Bakr : « Ne crains rien, nous ne sommes pas deux dans cette grotte, mais trois. Le troisième c’est Dieu. » Durant une campagne un soldat ennemi le surprit se reposant dans un coin peu éloigné de ses hommes, et, lui mettant son épée à la gorge, lui demanda: « Ô Muhammad, qui peut te sauver de moi maintenant ? » Il répondit, flegmatique : « Dieu. » Le soldat fut tellement frappé par cette réponse qu’il laissa tomber l’épée. Et le soldat ennemi pu partir librement.
Son rejet des superstitions
Quoique la Main de Dieu le secourut maintes fois, alors que tout semblait perdu ou que les événements prenaient une tournure dangereuse, il ne réclama jamais avoir fait de miracles contraires aux lois parfaites de la nature. Lorsque son fils Ibrahim mourut tout enfant, il y eut une éclipse du soleil ; musulmans comme infidèles s’émerveillèrent de ce qu’ils considéraient être un signe de deuil au Ciel. Mais le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) leur demanda de mettre fin à pareilles conjectures car les éclipses, de la lune ou du soleil, n’ont pas lieu en signe de la mort de quelque être humain. On notera avec intérêt que ses disciples les plus fidèles étaient ceux qui vivaient le plus près de lui. C’était ces hommes qui entendirent chaque mot qu’il prononça et virent chaque action qu’il fit, et qui furent les premiers à souffrir et subir des privations, de la misère et la mort pour la cause de l’Islam des premiers temps.
Simplicité et sincérité
L’espace nous manque pour nous permettre de pouvoir vous donner de plus amples détails sur ses hautes vertus. Il était charitable, plein de compassion et il était toujours soucieux du bien-être des autres. Il était courtois et d’humeur égal envers tout le monde ; il était patient face aux écarts de conduite des autres, et il était toujours prêt à pardonner les fautes d’autrui. Ses manières étaient simples, de même que ses goûts. Il mena une existence frugale, et détestait luxe et opulence. Humble et pur d’esprit, propre de corps et d’apparence, direct et honnête dans ses transactions, il ne manquait jamais de parole, il était loyal envers ses amis, généreux envers tous. Et cependant il évitait les extrêmes dans ses qualités. Il n’était pas un sentimental, ni un ascète. La bigoterie lui faisait horreur, de même que la piété de façade et le formalisme. Sa vie n’était pas un idéalisme, mais un exemple pratique pour tous les peuples de tous temps et tous lieux.
Le califat bien guidé
Après la mort du Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.), la direction des musulmans échut à ses califes ou successeurs, dont les quatre premiers furent Abū Bakr, ‘Umar, ‘Uthman et ‘Ali. L’Islam se répandit rapidement à l’Est jusqu’en Asie centrale, en Afrique du Nord et dans certaines régions de l’Europe méridionale. Dans les pays comme la Palestine, la Syrie et l’Egypte, des millions de chrétiens se convertirent à l’islam, malgré le fait que la liberté de culte et de pratiquer la foi de leur choix leur était garantie. La civilisation islamique s’épanouit, et pendant des générations la connaissance et la science firent de grands progrès. L’art, la littérature et toutes les formes de la culture atteignirent des sommets jamais atteints auparavant. Et même les historiens européens admettent de mauvaise grâce que le réveil des pays européens était dû en grande partie à leurs contacts avec les musulmans durant les croisades.
Le déclin de l’Islam
Puis vint la décadence, due en particulier aux dissensions, aux querelles sectaires, une assimilation imparfaite des principes islamiques et l’apathie orientale. Selon les prophéties, les trois premiers siècles furent les meilleurs ; ensuite le Coran devait monter au ciel pour mille ans. Et il arriva que vers le milieu du 19e siècle la puissance des nations musulmanes fut brisée, leurs institutions étaient devenues décadentes ; la vraie connaissance de la religion avait disparu, la foi était à son déclin, les gens étaient devenus les proies de mollahs et de cheikhs fanatiques et ignorants, de la bigoterie et de la superstition. La Croix semblait triompher sur tous les terrains et les écrivains chrétiens proclamaient que la fin de l’Islam était en vue.
La renaissance de l’Islam
Le Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) avait prédit qu’un réformateur allait venir au commencement de chaque siècle et qu’un Messie et Mahdi (Guide) sauverait l’Islam dans les Derniers Temps. Au commencement du quatorzième siècle de l’hégire Hadrat Mirzā Ghulām Ahmad (1835-1908) apparut en Inde dans un tout petit village nommé Qādiān, se réclamant de remplir cette mission prophétisée. De foi intense, et menant une existence en étroite communion avec Dieu, il interpréta le Coran à la lumière des connaissances modernes, et exhorta les croyants à suivre leur religion comme au temps du Saint Prophète Muhammad (p.s.s.l.) et de ses compagnons. Il prêcha contre les hérésies qui avaient glissé dans l’Islam par l’intermédiaire de certains docteurs et juristes du moyen âge. Pour en citer quelques exemples, il y avait la croyance dans l’abrogation des versets du Coran, l’Ascension physique au ciel de Jésus Christ, la cessation de la révélation, la doctrine d’un Jihad agressif, et la peine capitale pour l’apostasie. Il avertit le monde du péril de l’athéisme, du matérialisme, et du péché dans lequel il tombait tête baissée. Hadrat Ahmad rencontra une vive opposition de la part des mollahs rétrogrades. Mais de nos jours des musulmans éclairés, même s’ils ne reconnaissent pas toutes ses déclarations, acceptent que son interprétation de l’Islam était la bonne. Le Mouvement Ahmadiyya créé par lui pour la réforme de l’Islam est à l’oeuvre sous la direction de son cinquième Calife, Mirza Masroor Ahmad, dont les missionnaires sillonnent l’Amérique, l’Europe, l’Asie et l’Afrique pour y apporter le message du Saint Coran.