Les Superpuissances s’autodétruisent : Comment les Principes du Coran peuvent-ils contribuer à la Paix Mondiale ?

Les choses ne vont pas très bien actuellement dans notre famille humaine mondiale.

Notre monde est assiégé et coincé dans un tourbillon : l’ordre mondial, la paix, la sécurité et l’harmonie sont de plus en plus précaires, avec des nuages de tensions qui survolent de manière omniprésente nos esprits, tandis que des vents d’incertitude soufflent avec véhémence à travers les régions.

Se pourrait-il que les choses soient, en fin de compte, sur le point de s’effondrer à l’échelle globale ? Comment l’humanité peut-elle libérer le présent du passé et l’avenir du présent ?

Cet article évaluera brièvement l’état actuel des choses et explorera certains enseignements et principes directeurs coraniques – en particulier Al-Istikhlaf (succession) et Al-Tidwal (alternance) – qui sont particulièrement importants pour les puissances et les dirigeants mondiaux, pour l’avancement de l’ordre mondial, de l’harmonie, de la paix et de la sécurité.

 

Notre monde assiégé et la faille des grandes puissances

Indiscutablement, à un âge donné, l’état des affaires mondiales est invariablement déterminé, influencé et façonné par les politiques, les décisions, les positions, les intérêts, les relations, les actions et les inactions des superpuissances mondiales et des grandes puissances qui détiennent l’hégémonie du leadership mondial. Dans ce contexte, on peut donc dire que les puissances mondiales contemporaines sont largement responsables de l’état général actuel de la situation mondiale et de cette période troublée.

Cependant, avant d’avancer, et à des fins de clarté et de compréhension, il est nécessaire de disséquer brièvement le concept de superpuissance et de grande puissance et ce qui les rend responsable des affaires mondiales.

Selon les spécialistes des sciences politiques et des relations internationales, tels qu’André Munro, une superpuissance dénote un État qui possède une puissance militaire ou économique, ou les deux, et une influence générale [politique, diplomatique, culturelle et technologique, etc.] largement supérieure à celle des autres États. Une superpuissance est un état qui ne peut être ignoré sur la scène mondiale et sans la coopération duquel aucun problème mondial ne peut être résolu.

Pendant la guerre froide, par exemple, les États-Unis ne pouvaient pas intervenir dans les affaires mondiales sans tenir compte de la position de l’U.R.S.S., et vice versa. [Des exemples plus récents sont les cas de la guerre Israël-Hamas en cours et de la guerre Russie-Ukraine, où les deux puissances, à savoir les États-Unis (1) et la Russie (2), ont utilisé leur pouvoir de veto, chacun leur tour, pour s’opposer aux résolutions des Nations Unies sur le cessez-le-feu.]

La possession de capacités militaires très supérieures est généralement considérée comme l’élément le plus important pour distinguer une superpuissance, comme les États-Unis, d’une grande puissance, comme la France ou le Royaume-Uni. Une dissuasion nucléaire robuste et la capacité de projeter une puissance militaire partout dans le monde en sont des éléments clés. Une superpuissance tire également son pouvoir d’une économie supérieure, ainsi que de la capacité d’influencer sur d’autres États et institutions internationales (soft power). Les superpuissances conçoivent leurs propres intérêts au niveau international et influent directement sur les événements mondiaux. Bien que le terme superpuissance soit le plus souvent utilisé pour décrire un État dont la puissance globale est prééminente, il est parfois utilisé de manière plus restrictive pour désigner un État dont la puissance est prééminente dans un domaine spécifique (par exemple, une superpuissance militaire, une superpuissance économique, etc.).

Selon des chercheurs réalistes, tels que Hans Morgenthau, et des chercheurs néoréalistes, tels que Kenneth Waltz, le nombre de superpuissances est le principal facteur déterminant de la politique internationale. L’existence d’une, deux ou de plusieurs superpuissances (un monde unipolaire, bipolaire ou multipolaire) détermine la stabilité de l’ordre international, ainsi que les perspectives de guerre et de paix.

Pendant la guerre froide, les chercheurs ont généralement utilisé ce concept pour désigner exclusivement ses deux principaux protagonistes, les États-Unis et l’U.R.S.S. Dans les années 1990, après la fin de la guerre froide et la diminution du pouvoir de la Russie, les États-Unis ont acquis une position de domination mondiale dont ils n’avaient pas bénéficié depuis le début de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, avec la transformation de la Chine en une puissance économique, il y a eu des débats continus sur la question de savoir si l’on peut s’attendre à ce qu’elle domine non seulement l’Asie, mais aussi qu’elle rivalise avec les États-Unis en tant qu’autre superpuissance mondiale. (3)

Il est cependant important de garder à l’esprit les paroles de Sa Sainteté Hazrat Mirza Masroor Ahmad (aba), le chef suprême de la communauté musulmane mondiale Ahmadiyya :

« Il peut sembler que les deux principaux blocs qui existaient dans le monde dans le passé se soient disloqués, mais, en réalité, ils ne se sont jamais séparés, mais sont devenus dormants. Dans le paysage politique et économique actuel du monde, nous découvrons, qu’une fois de plus, ces blocs sont très clairement en formation. En réalité, un facteur majeur sous-jacent est la situation économique internationale actuelle, qui nous tire vers une autre guerre mondiale. » (4)

Premièrement, à la lumière de l’analyse qui précède, il est évident pourquoi la rivalité mutuelle, l’envie, la suspicion, la conspiration, la méfiance, l’hypocrisie, l’armement nucléaire, la manipulation, l’exploitation, la querelle, la domination et la lutte pour la suprématie caractérisent les jeux de pouvoir politique, économique et militaire entre les puissances et entraînent des relations internationales malsaines et féodales entre les États. C’est ce développement qui provoque et/ou alimente des conflits ou des guerres (militaires, diplomatiques, politiques, économiques, culturelles et cybernétiques) aux niveaux local, régional et international. Tout cela est évident depuis la guerre froide, la guerre du Vietnam, la guerre Iran-Irak, l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, la confrontation OTAN-Russie et les guerres en cours entre la Russie, l’Ukraine et Israël-Hamas, entre autres.

En fin de compte, aujourd’hui, la famille humaine mondiale a atteint le carrefour où la possibilité d’un éclatement de la 3ème Guerre mondiale est effrayante et inquiétante. C’est loin d’être une exagération. C’est une observation qui est de plus en plus faite par de nombreux dirigeants mondiaux et commentateurs sur les relations internationales et la politique.

Par exemple, le chef suprême de la communauté musulmane Ahmadiyya mondiale, Hazrat Mirza Masroor Ahmad (aba), a souvent déclaré que :

« La gravité de la situation est telle qu’une troisième guerre mondiale pourrait commencer à tout moment – en fait, en réalité, une troisième guerre mondiale a déjà commencé à petite échelle. Je mets en garde à ce sujet depuis un certain nombre d’années, mais ce n’est que maintenant que les analystes et les personnalités mondiales ont commencé à être d’accord. » (5)

Même de nombreux dirigeants politiques commencent à s’en rendre compte, y compris Dmitry Medvedev, vice-président du conseil de sécurité du président Vladimir Poutine, qui a récemment déclaré lors d’une conférence à Moscou que : « Le monde est malade et très probablement au bord d’une nouvelle guerre mondiale ». (6)

Deuxièmement, il est à nouveau évident pourquoi, dans l’état actuel des choses, l’Organisation des Nations Unies n’a jamais été aussi désunie et divisée selon la ligne des intérêts et des diktats des superpuissances mondiales et des grandes puissances. Comme l’a noté Hassan bin Youssef Yassin :

« L’ONU est en détresse, désunie et sujette aux conflits. Guterres a admis n’avoir aucun pouvoir, car celui-ci se trouve dans les États membres. L’ONU semble être à bout de souffle, à la recherche d’une chance de se rétablir. Ce n’est pas une position forte ou efficace dans laquelle être… Le monde s’est tourné vers de plus petites alliances axées sur leurs propres intérêts, ce qui a conduit à des conflits et à l’instabilité. » (7)

Aujourd’hui, de vastes sections du monde observent avec consternation et désillusion, comment les règles des chartes, des conventions, des lois internationales, des traités et des résolutions de l’ONU sont violées de manière flagrante par les grandes puissances mondiale. (8) Ces tendances sont non seulement dangereuses pour la stabilité de l’ordre mondial, de la paix et de l’harmonie, mais aussi préjudiciables à la poursuite de l’existence de l’ONU elle-même. En fait, cela est révélateur de son effondrement imminent. Ainsi, en évaluant les dimensions des guerres en cours entre la Russie et l’Ukraine ainsi qu’Israël et le Hamas, Sa Sainteté Masih V (aba) a fait remarquer :

« Il semble que si ce conflit s’aggrave davantage et prend la forme d’une guerre mondiale, alors, après sa conclusion, l’ONU pourrait aussi prendre fin… Qu’Allah accorde la sagesse au monde. » (9)

Cela a été en outre corroboré par un sentiment exprimé par le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, à la suite du veto des Etats-Unis contre la résolution de cessez-le-feu de l’ONU sur la guerre Israël-Hamas. Il a déclaré :

« Malheureusement, le cessez-le-feu a été rejeté en raison du seul vote négatif des Etats-Unis. Est-ce la justice ? Existe-t-il un monde équitable ? … Nous n’avons plus d’espoir ou d’attente de la part du Conseil de sécurité des Nations Unies… Les Nations Unies et son Conseil de sécurité ne peuvent pas être réformés. Il est essentiel que nous croyions qu’avec les atrocités commises à Gaza, la structure inefficace et dysfonctionnelle des Nations Unies sera remise en question dans le monde entier. Écoutez, je le dis très clairement : après Gaza, rien n’est plus comme avant. Cela ne peut pas continuer. » (10)

Troisièmement, il est également possible de comprendre pourquoi, enhardis par leurs pouvoirs militaires, politiques et économiques supérieurs et leurs forces diplomatiques, ces grandes puissances et leurs blocs de pouvoir ont pu commettre des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un génocide (par le biais de conflits et de guerres directs ou par procuration) à travers le monde en toute impunité. (11)

Souvent, la gravité de ces actions horribles est carrément justifiée ou simplifiée ou minimisée par ces pouvoirs, en utilisant des euphémismes diplomatiques. Il est plutôt décourageant d’observer comment les dictats du principe « la force fait loi » sapent de plus en plus les principes de l’état de droit dans les relations politiques et économiques locales, régionales et internationales contemporaines.

Quatrièmement, on peut également se demander pourquoi les inégalités continuent de croître dans le monde et la disparité entre les pays riches et développés et les pays pauvres augmente si fortement. L’aide, les subventions et les prêts ont afflué de ces puissances – et par l’intermédiaire de leurs institutions financières mondiales parrainées – vers les États les plus pauvres, mais ils sont souvent liés à des conditions strictes. Par conséquent, alors que la prospérité et le luxe continuent d’être les caractéristiques de ceux qui occupent le Nord, ceux du Sud continuent de vivre dans une pauvreté affligeante, où des centaines de millions de personnes sont confrontées à la faim aiguë, à la famine et à la mort.

crise-mondiale

Certes, bien qu’il soit facilement discernable que les bouleversements politiques, les troubles économiques, les conflits régionaux et les guerres interétatiques dans le monde à l’époque contemporaine ne sont pas sans rapport avec les politiques et les actions de ces superpuissances, il est extrêmement étrange que ces mêmes puissances ont continué à affirmer qu’elles sont les promoteurs et les gardiens de la paix et de la sécurité dans le monde. Ce scénario est évoqué dans les versets suivants du Saint-Coran :

« Et lorsqu’on leur dit « Ne créez pas de désordre sur la terre ». Ils répondent : « Nous ne faisons que préserver la paix. » Attention, ce sont sûrement eux qui créent le désordre, mais ils ne s’en rendent pas compte. » (12)

 

La voie à suivre

Surtout, il ne fait aucun doute que les défis actuels auxquels notre famille humaine mondiale est confrontée nécessitent différentes approches.

À cet égard, la foi a un rôle important à jouer. Bien sûr, en tant qu’institution humaine, dès l’évolution de la civilisation humaine, la religion a toujours fourni les plans fondamentaux de l’ordre mondial, de la paix et de l’harmonie ainsi que de l’avancement de l’humanité. C’est peut-être ce que le Dr. Yvette Reisinger avait reconnu lorsqu’il a déclaré que « les fondements des grandes civilisations sont les principales religions du monde« . (13) Et à l’époque contemporaine, comme l’a noté Martin Palmer : « Là où autrefois la science et l’État étaient considérés comme ayant repris le rôle traditionnel des religions en tant que guides à travers des bouleversements sociaux et écologiques, maintenant de plus en plus, la religion est à nouveau incluse en tant que partenaire », (14)

À la lumière de cela, nous avons l’honneur de présenter les principes directeurs et les enseignements suivants de l’Islam pour l’ordre mondial, la paix et la sécurité.

 

Istikhlaf – Le principe qui guide la succession et l’ascension dans le monde

« Istikhlaf » signifie littéralement établir la « succession » sur terre. Le Saint Coran déclare :

« Et c’est Lui Qui a fait de vous des héritiers de la terre, et Qui a élevé certains d’entre vous au-dessus d’autres en rangs, afin de vous éprouver par ce qu’Il vous a donné. Assurément, ton Seigneur est prompt à punir ; et Il est certainement Très-Pardonnant, Miséricordieux. ». (15)

« Ensuite, Nous avons fait de vous des successeurs sur la terre, après eux, pour voir comment vous agiriez. ». (16)

Ce verset met en contexte un certain nombre d’implications, à savoir que l’ensemble de l’humanité vivant dans une époque spécifique a été établie sur terre en tant que successeurs des humains précédents. Qu’au sein de la famille humaine mondiale, certaines personnes et nations sont élevées, par exemple, au rang de superpuissance développée ou de grande puissance. La raison de cette élévation sociale est l’intention sublime de Dieu de tester leur caractère et leur capacité à maintenir leur grandeur en faisant bon usage de leur prospérité et de leur développement pour le plaisir de Dieu et le développement de toute l’humanité.

Commentant le deuxième verset cité ci-dessus, le deuxième calife de la communauté musulmane Ahmadiyya, Hazrat Mirza Bashirudeen Mahmud Ahmad (ra), a déclaré :

« Les bonnes œuvres sont de deux types : (1) celles qui apportent et mènent à la gloire d’un peuple ; et (2) celles qui sont nécessaires pour maintenir cette gloire. Il y a des gens qui s’y connaissent parfaitement dans l’acquisition de la grandeur, mais, une fois qu’ils l’ont atteinte, ils ne parviennent pas à maintenir un haut niveau de moralité nationale et sont victimes de la paresse et du manque de discipline… En ajoutant la clause, « pour que nous voyions comment vous agiriez », le Coran signifie que Dieu vous a fait héritiers de Ses faveurs à cause de vos bonnes actions initiales qui étaient nécessaires pour mériter la grandeur, et maintenant Il verra comment vous faites ces actes qui gardent et perpétuent vos bonnes actions. La vérité est que ce dernier type de bonnes actions est beaucoup plus difficile à accomplir que le premier… » (17)

De toute évidence, le principe d’Istikhlaf rappelle aux puissances développées et aux grandes puissances que leur ascension mondiale a pour objectif la mise à l’épreuve et la responsabilité. Que, si Dieu accorde le statut de superpuissance et la suprématie à une nation ou à un État et les place sur le piédestal de l’hégémonie régionale ou mondiale, ils continueront à jouir de la légitimité d’une telle position tant qu’ils dirigeront le monde selon les principes d’un ordre mondial juste, de la justice absolue, de l’équité et de l’équité dans les relations internationales et de l’adoption et de l’enracinement de politiques qui cherchent à partager la prospérité, à échanger le développement et à favoriser et à renforcer le lien de fraternité humaine, de paix et d’harmonie au sein de la famille humaine mondiale.

Il convient de noter que, pendant de nombreuses années, c’est la question clé sur laquelle le chef mondial de la communauté musulmane Ahmadiyya Sa Sainteté Hazrat Khalifatul Masih V (aba) – en sa qualité de Calife qui représente l’Islam au niveau mondial à l’époque contemporaine – fournit des conseils, des principes et des enseignements importants de l’Islam, en particulier aux superpuissances mondiales et aux grandes puissances tels que les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France, ainsi qu’aux organisations internationales, comme l’ONU et l’Union européenne, entre autres.

Par exemple, le 27 juillet 2012, aux États-Unis Capitol Hill, Washington D.C., Sa Sainteté s’est adressé aux principaux membres du Congrès, sénateurs, ambassadeurs, personnel de la Maison Blanche et du Département d’État des États-Unis, aux dirigeants d’ONG, aux dirigeants religieux, aux professeurs, aux conseillers politiques, aux bureaucrates, aux membres du Corps diplomatique, aux représentants des groupes de réflexion et du Pentagone, ainsi qu’aux journalistes dans un discours historique intitulé « Le chemin vers la paix : des relations justes entre les nations  ». Dans ce discours, il a déclaré :

« Que dit l’Islam par rapport aux relations internationales basées sur la justice, et donc un moyen d’établir la paix ? …C’est un enseignement clair de l’Islam que les gens de toutes nationalités et de toutes « races » sont égaux. Il est également précisé que toutes les personnes devraient se voir accorder des droits égaux sans aucune discrimination ni préjudice. C’est le principe clé et d’or qui jette les bases de l’harmonie entre les différents groupes et nations, et pour l’établissement de la paix.

Aujourd’hui, nous découvrons qu’il y a une division et séparation entre les nations puissantes et plus faibles. Par exemple, aux Nations Unies, nous trouvons qu’il y a une distinction faite entre certains pays. Ainsi, au sein du Conseil de sécurité, il y a des membres permanents et des membres non permanents. Cette division s’est avérée être une source interne d’anxiété et de frustration et nous entendons donc régulièrement des rapports de certains pays protestant contre cette inégalité. L’Islam enseigne la justice et l’égalité absolues en toutes matières et nous trouvons donc une autre ligne directrice très cruciale au chapitre 5, verset 3 du Saint Coran.

Les pays puissants et riches ne devraient pas usurper les droits des pays pauvres et des plus faibles dans un effort pour préserver leurs propres droits, et ils ne devraient pas non plus traiter les nations les plus pauvres de manière injuste. D’autre part, les nations pauvres et les plus faibles ne devraient pas chercher à infliger du mal aux nations puissantes ou riches chaque fois que l’occasion se présente. Au lieu de cela, les deux parties devraient s’efforcer de respecter pleinement les principes de justice. En effet, il s’agit d’une question d’une importance cruciale pour le maintien des relations pacifiques entre les pays.

Ainsi, l’Islam a attiré notre attention sur divers moyens pour atteindre la paix. Cela demande une justice absolue. Il faut toujours donner un témoignage véridique. Il faut que nos regards ne soient pas jetés envieusement dans la direction de la richesse des autres. Il faut que les pays développés mettent de côté leurs intérêts particuliers, et aident et servent plutôt les nations moins développées et les plus pauvres avec une attitude et un esprit vraiment désintéressés. Si tous ces facteurs sont observés, alors la vraie paix sera établie.

Si, malgré toutes ces mesures susmentionnées, un pays transgresse toutes les limites et attaque un autre pays, et cherche à prendre injustement le contrôle de ses ressources, alors d’autres pays devraient certainement prendre des mesures pour mettre fin à une telle cruauté – mais ils devraient toujours agir avec justice lorsqu’ils le font. Les circonstances pour agir, basées sur les enseignements islamiques, sont détaillées dans le Coran, au chapitre 49.2 …

Dans les circonstances où un gouvernement tiers cherche à réconcilier deux parties, il devrait agir avec sincérité et impartialité totale…

Ainsi, pour que les exigences de justice soient satisfaites, il est essentiel que les pays qui négocient un règlement amiable du litige ne cherchent pas à satisfaire leurs propres intérêts personnels, ni à tirer indûment un avantage de l’un ou l’autre pays. Ils ne devraient pas interférer injustement ou faire pression injustement sur l’une ou l’autre des parties. Les ressources naturelles d’un pays ne devraient pas être exploitées. Des restrictions inutiles et injustes ne devraient pas être imposées à ces pays, car cela est injuste et ne peut jamais s’avérer être une source d’amélioration des relations entre les pays. » (18)

 

Pourquoi les superpuissances mondiales tombent-elles et d’autres les remplacent-elles ?

Il y a plus de 1400 ans, au moment de la formation d’un État islamique qui deviendra plus tard une superpuissance, le Saint Coran a lancé un défi aux musulmans de l’époque en vue de développer leur état d’esprit en tant que puissance mondiale émergente afin d’éviter les exercices négatifs du pouvoir sauf à ce qu’ils ne tombent et ne soient remplacés par une autre puissance mondiale.

Il a interrogé de façon rhétorique :

« Voudriez-vous donc, si l’autorité vous était accordée, créer du désordre sur la terre, et rompre vos liens de parenté ? Ce sont ceux-là qu’Allāh a maudits, a rendus sourds, et a rendu leurs yeux aveugles. » (19)

Ce verset énonce le principe selon lequel chaque fois que les superpuissances commencent à devenir autoritaires, à exploiter injustement l’humanité, à causer le désordre, à enraciner l’injustice et à la corruption, à subvertir le lien de la fraternité humaine et à provoquer des fractures dans les relations internationales entre les États, alors elles tombent sous la colère de Dieu, avec pour conséquence qu’elles déclinent en pouvoir et en influence, conduisant à leur déclassement en tant que superpuissances et à leur remplacement par d’autres puissances mondiales émergentes.

Comme l’a déclaré Hazrat Khalifatul Masih (aba), « si les gouvernements et les organisations au pouvoir, ou même les organisations internationales, ne remplissent pas leurs rôles pour établir la paix dans le monde, alors malgré l’autorité, ces pouvoirs sont finalement rendus inutiles« . (20)

 

At-Tidwal – Le principe de l’alternance de la puissance mondiale et de la prospérité entre les nations

Dans le verset 141 du chapitre 3, le Saint Coran énonce ce principe où il déclare :

« Et Nous faisons alterner de telles journées parmi les hommes ».

Le mot arabe utilisé dans ce verset et traduit par « alterner » est dérivé de daawala (داول) (il a fait alterner), d’où vient le nom commun tidwaal (تدوال) ou mudaawalah ( مداولة), Daawala Allahu al-ayyaam bain an-naas (داول الله الأيام بين الناس): Dieu a fait alterner les jours entre les hommes à tour de rôle, c’est-à-dire parfois certaines personnes étaient dans de bonnes circonstances et parfois d’autres. (21)

Par conséquent, en expliquant le mot « jours » tel qu’il apparaît dans le passage ci-dessus du verset, Hazrat Mirza Bashirud-Din Ahmad (ra) a écrit que « le mot « jours » est utilisé à la fois pour les « jours de succès » et les « jours de malheur », que Dieu fait alterner entre les peuples et les nations du monde. (22)

Ainsi, Tidwal signifie littéralement la circulation ou l’alternance ou la transition de la richesse, de la fortune et du pouvoir d’un peuple à un autre.

At-Tidwal est un principe sociologique coranique qui implique le balancement du pendule d’une plus grande prospérité politique, économique, socioculturelle et scientifique et d’une puissance technologique et militaire supérieure et d’une influence de certaines personnes, nations, États ou civilisations à une autre. Il fait référence à l’ascension et à la chute des nations, en particulier des puissances mondiales, et à leur déplacement ou à leur remplacement par d’autres grandes puissances qui ont émergé.

Il est impératif que les superpuissances et les grandes puissances contemporaines réalisent la réalité phénoménale d’Al-Tidwal. Ils devraient noter comment la suprématie, la domination et l’hégémonie régionales ou mondiales sont passées de certaines superpuissances anciennes à d’autres puissances à travers les âges et les régions du monde ; et, par conséquent, se retenir de devenir autoritaires et injustes lorsqu’ils exercent leur pouvoir hégémonique dans le monde.

Ainsi, nous avons vu des exemples de superpuissances historiques, notamment l’Égypte ancienne, l’Empire hittite, l’Empire néo-assyrien, l’Empire néo-babylonien, l’Empire achéménide, l’Empire macédonien, l’Empire Han, l’Empire romain, l’Empire byzantin, l’Empire carthaginois, l’Empire sassanide, l’Empire Maurya, l’empire Gupta, l’Empire russe, l’Empire Tang, le Califat des omeyades, l’Empire mongol, entre autres.

De plus, l’histoire nous dit que l’Empire portugais a été remplacé par l’Empire néerlandais qui a fait du XVIIe siècle une grande partie de l’âge d’or néerlandais.

Bientôt, les empires espagnol et néerlandais ont été rejoints par l’empire colonial français du règne du roi Louis XIV jusqu’à la défaite de Napoléon dans les guerres napoléoniennes. L’Empire espagnol a perdu son statut de superpuissance après la signature du traité des Pyrénées (mais a conservé le statut de grande puissance jusqu’aux guerres napoléoniennes et à l’indépendance de l’Amérique espagnole).

Après 1688, avec la fin de son âge d’or, l’Empire néerlandais a été remplacé par l’Empire britannique, après que ce pays ait traversé sa Glorieuse Révolution en 1688 et pour son rôle de pionnier dans le processus d’industrialisation au XVIIIe siècle qui conduira à l’hégémonie mondiale au XIXe siècle et au début du XXe siècle (avant la Première Guerre mondiale). (23)

Par conséquent, il est conseillé aux superpuissances contemporaines de l’Occident et de l’Est d’utiliser leurs prouesses militaires, politiques, économiques, culturelles et technologiques supérieures pour influencer le monde de manière constructive, juste, juste et pacifique.

Peut-être qu’un bon point de départ pour changer le récit épouvantable actuel de la disharmonie mondiale et du manque de paix et de sauver le monde serait pour les principales puissances mondiales de changer de paradigme et de tracer la voie de la justice et de la paix absolue en ce qui concerne les guerres en cours entre la Russie-Ukraine et Israël-Hamas.

À cet égard, cet article fait à nouveau référence aux conseils de Hazrat Khalifatul Masih V (aba) aux puissances mondiales et à la communauté internationale. Par exemple, concernant le conflit russo-ukrainien, il a déclaré que :

« Pendant de nombreuses années, j’ai averti les grandes puissances du monde qu’elles devaient retenir les leçons de l’histoire, en particulier en ce qui concerne les deux guerres mondiales catastrophiques et dévastatrices qui ont eu lieu au XXe siècle. À cet égard, dans le passé, j’ai écrit des lettres aux dirigeants de diverses nations les exhortant à mettre de côté leurs intérêts nationaux et particuliers afin de donner la priorité à la paix et à la sécurité du monde en adoptant une véritable justice à tous les niveaux de la société. Malheureusement, maintenant une guerre en Ukraine a commencé et la situation est donc devenue extrêmement grave et précaire. En outre, elle peut s’aggraver encore plus en fonction des prochaines étapes du gouvernement russe et de la réponse de l’OTAN et des grandes puissances. Sans aucun doute, les conséquences de toute escalade seront horribles et destructrices à l’extrême. Et donc, il est urgent que tous les efforts possibles soient faits pour éviter d’autres guerres et violences. Il est encore temps pour le monde de prendre du recul par rapport au bord du désastre et donc, pour le bien de l’humanité, j’exhorte la Russie, l’OTAN et toutes les grandes puissances à concentrer tous leurs efforts sur la recherche de désescalade du conflit et sur le travail à une solution pacifique par la diplomatie ». (24)

Dans le même ordre d’idées, en ce qui concerne la guerre Israël-Hamas, il a déclaré :

« Nous exhortons les États-Unis et d’autres nations influentes à s’abstenir de toute action ou déclaration qui pourrait enflammer davantage la situation précaire. Au lieu de cela, aux côtés des organisations internationales compétentes, ils devraient faire tous les efforts possibles pour désamorcer d’urgence le conflit et assurer la paix dès que possible. La justice et l’équité sont d’une importance capitale pour parvenir à une paix durable. Ainsi, toutes les grandes puissances doivent se concentrer sur l’établissement d’une paix à long terme et durable basée sur les principes d’équité et de justice véritable ». (25)

En conclusion, nous espérons que ces puissances tiendront compte des messages précédents de Dieu qui leur sont transmis par Sa Sainteté (aba). Sinon, on ne peut leur rappeler que les déclarations divines suivantes :

« N’ont-ils pas parcouru la terre pour voir combien mauvaise fut la fin de ceux qui les ont devancés ? Ils étaient plus forts que ceux-ci, et ils cultivaient la terre et la peuplaient plus et mieux que ceux-ci ne l’ont peuplée. Et leurs Messagers vinrent à eux avec des Signes manifestes. Et Allāh ne voulait pas leur faire du tort, mais ils ont fait du tort à leur propre âme. Alors, mauvaise fut la fin de ceux qui commirent de mauvaises actions, parce qu’ils rejetèrent les Signes d’Allāh, et s’en moquèrent ». (26)

« En vérité, c’est à Allāh qu’appartient la terre ; Il l’accorde en héritage à qui Il veut parmi Ses Serviteurs, et la fin heureuse sera pour ceux qui craignent Allāh ». (27)

« C’est Nous Qui hériterons de la terre et de tous ceux qui sont dessus ; et c’est à Nous qu’ils seront tous ramenés ». (28)

 

Références

  1. https://news.un.org/en/story/2023/12/1144562
  2. https://news.un.org/en/story/2022/09/112910
  3. https://www.britannica.com/topic/dominion-British-Commonwealth
  4. https://www.alislam.org/articles/recognition-of-creator-required-for-world-peace/
  5. https://www.khalifatulmasih.org/press-releases/head-of-ahmadiyya-muslim-community-warns-of-risk-of-third-world-war/
  6. https://www.reuters.com/world/europe/putin-ally-we-are-probably-verge-new-world-war-2023-04-25/
  7. https://www.arabnews.com/node/2381011/united-nations-disunited
  8. https://qz.com/emails/quartz-weekend-brief/1850864037/the-disunited-nations
  9. https://www.alhakam.org/un-faces-collapse-amidst-world-war-palestine/
  10. https://www.facebook.com/share/v/frahnTK9yCBeVB9S/?mibextid=HSR2mg
  11. https://www.washingtonpost.com/outlook/2022/04/15/war-crimes-icc-us/
  12. Le Saint-Coran, Chapitre 2 versets 12-13
  13. Yvette Reisinger, International Tourism: Cultures and Behavior (Elsevier Ltd., USA, 2009), p. 101
  14. Martin Palmer, World Religions, (Times Books Ltd. USA, 2004) p. 10
  15. Le Saint-Coran, Chapitre 6 verset 166
  16. Le Saint-Coran, Chapitre 10 verset 15
  17. Le Saint-Coran, traduction anglaise et commentaire (Islam International Publications Ltd, UK, 2019) vol. 3, page 1230
  18. https://www.alislam.org/articles/the-path-to-peace-just-relations-between-nations/
  19. Le Saint-Coran, Chapitre 47 versets 23-24
  20. https://www.alislam.org/articles/recognition-of-creator-required-for-world-peace/
  21. Malik Ghulam Farid, Dictionnaire du Saint-Coran (Islam International Publications Ltd., UK, 2006)
  22. Le Saint-Coran, traduction anglaise et commentaire (Islam International Publications Ltd, UK, 2019) vol. 3, page 455
  23. https://en.m.wikipedia.org/wiki/Superpower
  24. https://www.pressahmadiyya.com/press-releases/2022/02/statement-of-world-head-of-the-ahmadiyya-muslim-community-regarding-russia-ukraine-crisis/
  25. https://www.pressahmadiyya.com/press-releases/2023/10/statement-of-the-ahmadiyya-muslim-community-on-recent-escalations-in-the-israeli-and-palestinian-conflict/
  26. Le Saint-Coran, Chapitre 30 versets 10-11
  27. Le Saint-Coran, Chapitre 7 verset 129
  28. Le Saint-Coran, Chapitre 19 verset 41

 

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