Une Introduction à Dieu

Par Mohammad Atae Rabbin Hadi, missionnaire de la Jama’at d’Australie

Présentation de Dieu

Depuis de nombreuses années, comme beaucoup de personnes, je souffre d’une affection particulière. Il semble que je sois allergique au pollen de graminées et que je fasse partie des 3,1 millions d’Australiens qui souffrent de cette maladie à chaque saison des foins.

La nature paradoxale de cette affection spécifique est que, contrairement à ce qui se passe habituellement lorsqu’on ouvre une fenêtre afin de respirer et d’obtenir de l’air frais, la laisser ouverte pendant une période de forte concentration de pollen peut avoir un effet désastreux sur une personne souffrant de rhume des foins, entraînant des rhinites allergiques et des conjonctivites, c’est-à-dire des inflammations des yeux et des muqueuses du nez.

En d’autres termes, au lieu de vous permettre de respirer, le simple fait d’ouvrir une fenêtre peut entraîner une gêne sévère et une suffocation – c’est surprenant, je sais. C’est la situation difficile dans laquelle je me trouve depuis de nombreuses années et cela m’amène continuellement à penser à la chose suivante : nous n’avons pas autant de contrôle sur notre vie que nous aimerions le penser.

En réalité, nous sommes à la merci d’une entité supérieure. Cette année en particulier, j’ai été amené à réfléchir à cette question plus que jamais. Outre les catastrophes qui frappent le monde entier, l’Australie a commencé l’année avec des feux de brousse sans précédent qui ont dévasté tout le pays, suivis d’inondations épiques.

Et maintenant, le monde entier est paralysé par le COVID-19. Les pays souverains et les superpuissances du monde moderne sont à la merci d’un virus qui les oblige à adopter des mesures de confinement strictes. Ils ont beau essayer de gagner du temps pour sauver leur économie et leurs infrastructures, il semble que le pire soit encore à venir.

Stricte Confinement dû au COVID19

À cet égard, dans son sermon du vendredi 20 mars 2020, Hazrat Mirza Masroor Ahmad, cinquième Calife de la Communauté Musulmane Ahmadiyya, a cité Phillips Johnston du Daily Telegraph (« C’est en des temps pareils que nous réalisons quelle est la vrai puissance de l’humanité », The Daily Telegraph, 17 mars 2020) :

« “Il est extraordinaire de penser qu’en l’espace de quinze jours, notre monde a été complètement bouleversé…” “En outre”, dit-il, “tous nos projets sont suspendus, nos espoirs pour l’avenir désormais incertains.” Il écrit ensuite que “ni la menace nucléaire (en temps de guerre), ni les multiples crises sociales récentes n’ont eu un effet comparable à celui de la pandémie actuelle.” Il ajoute que “même pendant la dernière guerre, les gens allaient au théâtre et au cinéma, dans les restaurants et les cafés, dans les clubs et les pubs. En effet, c’était une façon pour eux de faire face à la situation. Mais cela ne nous est pas permis…”.  Ce virus a donc contraint le monde à réfléchir au retour à Dieu ».

Bien sûr, certains pourraient soutenir que cette entité supérieure est en fait Mère Nature et que l’idée d’un « Créateur » est complètement absurde, une simple théorie conçue pour expliquer l’inexplicable.

Cependant, la profondeur de mon incapacité à combattre une maladie mineure et sa nature paradoxale, ainsi que la force paralysante du COVID-19, me rappelle un couplet écrit par Hazrat Mirza Ghulam Ahmad, Messie Promisas et fondateur de la Communauté Musulmane Ahmadiyya :

بنا سکتا نہیں اِک پاؤں کیڑے کا بشر ہرگز

تو پھر کیونکر بنانا نورِ حق کا اُس پہ آساں ہے

« L’homme ne peut pas créer qu’une patte d’insecte ; Comment lui serait-il donc possible de concevoir la Lumière Divine ? »

Face à la perfection mathématique de l’univers et face à leurs propres limites inhérentes, nombreux sont ceux qui, j’en suis sûr, se posent aujourd’hui des questions similaires. À chaque fois que je suis confronté à de telles pensées, je suis profondément touché par ma position dans le cosmos et je commence à penser qu’il doit y avoir plus dans cette création qu’il n’y paraît.

Si tel est le cas, et si la question d’une entité supérieure n’était pas une simple théorie subjective née de nos facultés mentales, et si cette entité avait déjà objectivé elle-même sa propre existence à travers une simple présentation formelle ?

En tant que théologien, j’ai étudié les Écritures bibliques et le Saint Coran et j’ai constaté que lorsqu’il s’agit de décrire Dieu Tout-Puissant, le Saint Coran est au premier plan. Contrairement aux textes de la Genèse et de Matthieu – le premier contenant un récit scientifiquement erroné de la création de l’univers, et le second une narration tout aussi erronée et contradictoire de la généalogie de Jésusas, preuve de l’erreur humaine – le Saint Coran commence par L’Auteur Se présentant Lui-même.

L’Auteur, que les musulmans considèrent comme étant Dieu, se présente en utilisant quatre attributs fondamentaux, qui servent de clé pour comprendre non seulement le livre lui-même, mais aussi le monde physique et spirituel.

Dans le chapitre 1 (sourate al-Fatihah), verset 2 du Saint Coran, Dieu déclare qu’il est « Rabb-ul-alamin », ce qui peut être traduit par « Seigneur de tous les mondes ». Une analyse approfondie de la formulation arabe montre que, par cette déclaration, Dieu fait allusion à plusieurs aspects. Par souci de brièveté, j’en aborderai seulement deux.

Le mot rabb provient de la racine rabba, qui signifie amener progressivement quelque chose à son apogée, le nourrir jusqu’à la perfection. Le mot alamin, pluriel de alam, est dérivé de la racine alama, qui signifie connaître. Ainsi, Alam désigne principalement ce qui permet de connaître une chose, et s’applique donc à tous les êtres et les choses par lesquels on peut connaître le Créateur.

Ce que nous apprenons donc en premier lieu sur Dieu, c’est qu’Il n’a pas tout créé d’un seul coup, mais que la création de l’univers et de tout ce qu’il contient a été un processus graduel, guidé par la souveraineté de Dieu.

De plus, cette création n’a pas été laissée sans surveillance, bien au contraire, chaque être et entité a progressivement évolué d’un état insignifiant à la perfection que nous observons aujourd’hui. Cela peut surprendre de nombreux théologiens et scientifiques qui ne connaissent pas les textes Coraniques et ne s’attendent pas à ce qu’ils soient cohérents et logiques. Pourtant, cette affirmation a été faite par Dieu, Lui-même, treize siècles avant que ne soient présentées, au cours des deux derniers siècles, de nombreuses théories scientifiques sur la création et l’évolution.

C’est précisément la raison pour laquelle, dans un autre verset du Saint Coran, Dieu demande :

« Qu’avez-vous, que vous n’attribuez pas de la dignité à Allāh ? Et Il vous a certainement créés par étapes. N’avez-vous pas vu comment Allāh a créé sept cieux superposés…? » (Sourate Nuh, Ch.71 : V.14-16)

Par ailleurs, Rabb-ul-alamine (Seigneur de tous les mondes) est un appel adressé à toute l’humanité, montrant ainsi que Dieu ne fait aucune distinction entre Sa création. Il n’est pas uniquement le Rabb des musulmans qui lisent le Coran.

En réalité, Il est Rabb, le nourricier, le pourvoyeur et le soutien de toute la création. L’Auteur du Coran ne commence pas Son livre en privilégiant une nation particulière ; au contraire, Il fait une déclaration générale concernant Sa relation avec toute la création. Autrement dit, toute personne peut, sur un pied d’égalité, établir une relation avec le Créateur.

Après S’être présenté comme Le Créateur et Celui qui fait évoluer l’Univers et tout ce qu’il contient, Dieu poursuit en décrivant la manière dont Il traite Sa création. Il déclare être « Rahman » (Gracieux), puis « Rahim » (Miséricordieux).

Les deux attributs proviennent de la même racine du mot, mais en raison de leurs différences morphologiques apparentes, ils décrivent deux concepts distincts.

D’une part, Rahman (Gracieux) indique que le Seigneur de tous les mondes ne s’est pas contenté de créer la vie et de l’amener progressivement à la perfection, mais qu’Il a également Lui-même fourni tous les moyens et toutes les facultés nécessaires au développement de Sa création, sans que celle-ci ne formule la moindre demande.

Prenons l’exemple de l’oxygène, l’eau et la lumière, ou encore de nos poumons, notre estomac et nos yeux ; tous sont indispensables à notre existence et à notre croissance physique, et jamais nous n’avons eu à les demander, pas plus que nous ne pouvons imaginer vivre sans.

D’autre part, l’attribut, Rahim (Miséricordieux) signifie que lorsque l’homme fait bon usage des moyens et des facultés qui lui sont accordés, Dieu ne Se contente pas de récompenser ses efforts, mais lui inspire également le désir d’accomplir d’autres bonnes actions, lui ouvrant ainsi des voies infinies de progrès et de développement.

En résumé, ces deux attributs se rapportent à deux aspects de la vie humaine. Le premier concerne la vie de ce monde et le second est lié à l’Au-delà, pour lequel chacun se prépare.

C’est pourquoi il est rapporté que le Saint Prophète de l’Islamsaw a dit que Rahman se réfère généralement à cette vie et Rahim se rapporte principalement à l’Au-delà.

Finalement, l’Auteur du Saint Coran complète Sa présentation en se qualifiant lui-même de Malik-e-yaum-id-din (Maître du Jour du Jugement).

Une fois encore, en raison des limites de la langue anglaise, la traduction littérale de cette déclaration ne permet qu’une compréhension limitée. Cependant, comme toujours, une étude plus approfondie du lexique arabe montre que cette déclaration est empreinte de profondeur et de sens. Malik ne signifie pas seulement Maître, mais désigne également celui qui possède la propriété exclusive.

En se présentant ainsi, Dieu décrit, une fois de plus, la nature de Sa miséricorde et de Sa grâce. Il souligne ici que, contrairement aux dirigeants du monde, soumis à des lois définies, Il a pleine autorité sur Sa création. Il pardonne à qui Il veut et accorde Sa grâce à qui Il veut. C’est une source d’espoir pour de nombreuses personnes qui se sentent faibles et ont besoin de la miséricorde de Dieu. Cela nous rappelle que ce ne sont pas nos actions en elles-mêmes qui nous accorderont le salut, mais que celui-ci dépend entièrement de la grâce de Dieu.

Un autre aspect de cet attribut est que, tout en ayant le pouvoir absolu d’accorder Sa grâce à qui Il souhaite, Dieu, étant le Maître du Jour de la Rétribution, détient également toute autorité pour punir celui qui est plongé dans le péché. Ainsi, ce quatrième attribut nous rappelle non seulement Sa grande miséricorde, mais agit également comme un équilibre pour ceux qui chercheraient à profiter indûment de la bonté de Dieu.

Cet attribut attire également notre attention sur notre destination ultime, l’Au-delà. Il explique que notre noble destinée finale dépend entièrement de notre évolution spirituelle, laquelle s’accomplit selon l’ordre de ces quatre attributs de Dieu – le quatrième étant chargé de manifester le résultat ultime de notre progression dans cette vie. Cela montre que notre Au-delà est le reflet exact de notre état spirituel dans ce monde.

Le fondateur de la Communauté Musulmane Ahmadiyya explique que Dieu ne S’est pas limité à Se présenter dans cet ordre dans le Saint Coran, mais qu’en y réfléchissant, on peut également constater que ces attributs se manifestent dans le même ordre au cours de notre propre existence. En tant que Rabb-ul-Alamine (Seigneur de tous les mondes) et Rahman (Gracieux), Il a placé toutes choses sur la voie de l’évolution en les dotant, par pur altruisme, de caractéristiques inhérentes favorisant leur développement. Le progrès et la souffrance de l’homme résultent du bon ou du mauvais usage qu’il fait de ces caractéristiques.

Ses attributs de Rahim (Miséricordieux) et de Malik-e-yaum-id-din (Maître du Jour du Jugement) permettent de progresser et d’aboutir à un résultat final. Ce sont les quatre attributs avec lesquels Dieu – l’Auteur du Saint Coran – Se présente et explique pourquoi Lui seul est digne d’être adoré.

L'instinct le plus élémentaire de l’homme : celui de la survie

Dans un monde en proie à des catastrophes incessantes, alors que nous continuons d’être témoins des atrocités commises contre l’humanité, un virus invisible à l’œil nu a révélé l’instinct de survie le plus élémentaire de l’homme : celui de la survie. Malgré les mesures prises par les gouvernements pour éviter que ne se manifeste l’aspect désagréable de la nature humaine – comme les achats de panique et l’accumulation excessive -, il faut reconnaître que, quel que soit l’origine ou la croyance à laquelle on appartient, sans foi en une entité supérieure, on pourrait bien finir par perdre tout espoir en l’humanité.

Si les peuples du monde devenaient justes et équitables comme Malik-e-yaum-id-din, toujours prêts à récompenser ceux qui sont bons envers eux comme Al-Rahim, altruistes envers les autres comme Al-Rahman, compatissants sans distinction envers tous, et constamment désireux d’aider les autres à progresser comme Rabb-ul-alamin, au lieu d’adorer leurs propres passions ou ceux qui ne les mènent qu’à l’autodestruction, alors le monde serait assurément bien meilleur.

« Notre Dieu est notre paradis. L’apogée de notre félicité réside en Lui, car nous L’avons rencontré et avons distingué en Lui la beauté sublime dans tous ses reflets. Un Tel Trésor mérite qu’on se Le procure, même si cela engage le sacrifice de sa vie. Même s’il faut se ruiner, ce Joyau mérite qu’on se L’achète. Ô vous qui êtes privés de cette bénédiction ! Empressez-vous d’atteindre cette source ; elle vous étanchera la soif. Elle est l’élixir de la vie qui vous délivrera. Ah ! Que dois-je faire ? Comment vous martèlerai-je le cœur de ces heureuses nouvelles ? Quel tambour dois-je frapper dans les rues pour annoncer qu’Il est votre Dieu pour que les gens puissent entendre ? Quel remède dois-je utiliser pour vous faire prêter l’oreille à ma voix ? »
(Hazrat Mirza Ghulam Ahmadas, Messie Promis et Imam Al Mahdi, L’Arche de Noé, p. 38)

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