La tolérance et le blasphème en Islam
écrit par Naseer Ahmed Shahid (missionnaire en charge pour la France)
Introduction
Les caricatures du prophète de l’Islam parues dans la presse française, et faisant écho à celles publiées peu avant par un journal danois rappelèrent, de sinistre mémoire, la publication des « Versets sataniques » de Salman Rushdie et des réactions qui s’ensuivirent chez les musulmans un peu partout à travers le monde, il y a des années de cela.
Après la parution de ces caricatures dans le journal Charlie Hebdo, les réactions furent diverses et variées.
Dans leur majorité, les réactions des non-musulmans attisèrent le feu par leur soutien aux caricaturistes français au nom de la liberté d’expression inconditionnelle. Plus condamnables encore furent les propos inconsidérés du Pape Jean Paul II aux antipodes du message de paix de Jésusas et de la grandeur du Catholicisme qu’il était censé incarner. Quelques temps avant, l’ex-premier ministre britannique, Tony Blair, avait déjà franchi le pas en octroyant à Salman Rushdie le titre honorifique de « Sir », soulevant l’indignation compréhensible des musulmans. Seule une minorité de non-musulmans, dont la voix ne s’était faite malheureusement pas entendre, a préconisé de mettre des gardes-fous à la liberté d’expression en condamnant ces publications qui ont blessé la sensibilité de millions de musulmans.
Du côté de ces derniers, nous avons attendu que des voix s’élèvent pour appeler à l’apaisement mais nous n’eûmes droit qu’aux prêches enflammés de chouyoukhs surexcités.
L’Islam qui défend la liberté de conscience a pourtant également traité ce sujet, aujourd’hui d’actualité, de la liberté d’expression et particulièrement du blasphème. Cependant, les chouyoukhs ont abandonné depuis longtemps les enseignements du Saint Coran, la sunna et les hadiths du Saint Prophètesaw. L’attitude de ces chouyoukhs et de centaines de millions de musulmans qu’ils ont entrainé avec eux, a fait de l’Islam une religion mal comprise aujourd’hui, perçue comme un ensemble de contraintes et une religion enseignant l’intolérance, contrairement à son esprit et son essence. C’est ce qu’a déploré et dénoncé le fondateur de la Communauté Musulmane Ahmadiyya depuis un siècle, sa mission divine consistant justement à appeler les musulmans à mettre en application les enseignements du Saint Coran, la sunna et les hadiths du Saint Prophètesaw. C’est ce à quoi nous, les musulmans ahmadis, nous attelons aussi à faire en rappelant, chaque fois que cela se peut, quelques enseignements de l’Islam. C’est la prétention de ce modeste ouvrage dans lequel nous traiterons de la tolérance et du blasphème en Islam.
Liberté d’expression
En général, les gens croient que l’Islam n’est pas une religion qui prône la tolérance et qu’elle encourage, voire, exhorte ses adhérents à faire usage de la force et de l’intolérance à l’égard des non-musulmans. Or il n’y a rien de plus inexact.
Au contraire, l’Islam enseigne en réalité de façon catégorique et sans aucune ambiguïté, la tolérance et la paix. Un principe sublime de la liberté de religion et d’expression figure dans le Saint Coran :
Il n’y a point de contrainte en religion.
Le Saint Coran – Chapitre 2, Verset 257
Puis nous lisons:
Et dis : « C’est la vérité de la part de votre Seigneur ; ainsi que croie celui qui le veut, et que ne croie pas celui qui ne le veut pas. »
Le Saint Coran – Chapitre 18, Verset 30
Comment ose-t-on accuser l’Islam de religion qui prône la contrainte et l’intolérance? Coupable est donc celui qui la présente de façon tendancieuse.
Islam et blasphème
Concernant le blasphème, l’Islam est la seule religion qui aborde ce sujet en détail. Le Saint Coran mentionne différentes catégories de blasphèmes qui peuvent certainement blesser, troubler les sentiments des croyants et créer des tensions : le blasphème contre l’Unicité de Dieu, le blasphème contre Marie ( la mère de Jésus Christ), le blasphème contre Jésus Christas et le blasphème contre le Prophète Muhammadsaw.
Par ailleurs, le Saint Coran mentionne différentes circonstances où les musulmans ont fait face aux injures, aux insultes et aux situations blasphématoires. Mais, en aucun cas une réaction similaire négative, agressive ou injurieuse n’a été permise.
Il me semble pertinent de mentionner ici la traduction française de certains versets portant sur ce sujet :
Et dans le Livre, Il vous a déjà révélé que, lorsque vous entendrez les mécréants nier les Signes d’Allâh et s’en moquer, ne vous asseyez pas en leur compagnie tant qu’ils n’aient changé de conversation, sinon vous seriez alors comme eux. Assurément, Allah rassemblera les hypocrites et les mécréants dans l’Enfer, tous ensemble.
Le Saint Coran – Chapitre 4, Verset 141
Et quand tu verras ceux qui plaisantent avec Nos Signes, alors détourne-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils changent de conversation . Et si Satan te faisait oublier ce précepte, alors, après t’en être souvenu, ne reste pas assis en compagnie des injustes.
Le Saint Coran – Chapitre 6, Verset 69
Quelle merveilleuse réponse à la laideur du blasphème ! L’Islam ne permet à personne de punir les blasphémateurs, mais de plus il enseigne que l’on doit seulement exprimer sa désapprobation en quittant l’assemblée dans laquelle les valeurs religieuses sont insultées et ridiculisées. Il n’y a aucune autre mesure particulière préconisée par le Saint Coran, pas même un boycott permanent des blasphémateurs. Au contraire, le Saint Coran explique que même ce boycott ne doit durer que le temps du blasphème.
Islam et respect des sentiments d’autrui
La Sourate Al-An’am évoque aussi le blasphème vis-à-vis de Dieu, des idoles et de tout ce qui peut faire l’objet d’adoration.
Et n’injuriez pas ceux à qui ils en appellent à côté d’Allah afin que, par inimitié et dans leur ignorance, ils n’injurient pas Allah. Ainsi avons-Nous fait que les actions de chaque peuple paraissent attrayantes à leurs yeux. Ensuite, leur retour est auprès de leur Seigneur ; et Il les informera de ce qu’ils faisaient.
Le Saint Coran – Chapitre 6, Verset 109
C’est aux musulmans que s’adresse ce verset. Il leur interdit de blasphémer contre les idoles et les dieux imaginaires des idolâtres. Il explique que si l’un d’entre eux le faisait, les idolâtres pourraient, en représailles, blasphémer à leur tour contre Allah. Ces versets relatifs au blasphème ne prescrivent aux croyants aucune sanction à l’égard des blasphémateurs.
Une très grande sagesse se dissimule derrière cet enseignement. En effet, on serait porté de comprendre que si l’acte blasphématoire est le fait d’un musulman, Allah ne culpabilise pas le non-musulman s’il répond par des propos identiques, sans autre dépassement, ceci, afin de dissuader les musulmans de blesser la sensibilité spirituelle des autres. Ceci explique la sévérité du verset à l’égard du musulman à qui toute riposte au blasphème reste interdite.
Blasphème à l’encontre de Marie et Jésus
Le blasphème est aussi cité dans le Saint Coran, en relation avec Marie et Jésus, paix soit sur eux.
…Et à cause de leur mécréance et d’une grave calomnie qu’ils ont proférée contre Marie.
Le Saint Coran – Chapitre 4, Verset 157
Ce verset fait référence à l’attitude des juifs de l’époque de Jésus Christas. D’après ce verset, les juifs commirent le blasphème grave de déclarer que Marie n’avait pas été chaste, et que Jésusas était de naissance douteuse.
L’expression arabe Bouh’tanan Azimah (traduite par grave calomnie) exprime, de la façon la plus forte, la condamnation de cette ignominie dont se sont rendus coupables les juifs. Pourtant, et malgré l’infamie de cet acte, on constate que là encore, il n’est fait mention d’aucune punition corporelle.
Il est très intéressant de remarquer que d’un côté, les juifs sont condamnés pour avoir blasphémé contre Jésusas et sa mère, et que de l’autre, les chrétiens sont condamnés pour avoir déclaré que Jésusas est le fils que Dieu a eu avec une femme mortelle. Dans le verset suivant, le Saint Coran parle de l’énormité d’une telle déclaration mais ne prescrit aucune punition corporelle sous quelque forme que ce soit. De même, Dieu n’accorde à personne le droit de punir pour blasphème.
… Ils n’en ont aucune connaissance, et leurs pères non plus. C’est une parole monstrueuse qui sort de leurs bouches. Ils ne disent rien d’autre qu’un mensonge.
Le Saint Coran – Chapitre 18, Verset 6
Enfin, considérons maintenant le domaine le plus sensible du blasphème. Sensible, dans le sens où de nos jours, il semble que les musulmans considèrent le blasphème contre le Saint Prophètesaw comme étant plus grave que celui contre Dieu Lui-même ! Ce qui suit est un démenti formel à leur opposer.
Blasphème à l’encontre du Saint Prophète de l’Islam
L’histoire retient un cas de blasphème si grave que le Saint Coran en fait mention. Abdoullah ibn Oubayy ibn Saloul, connu en Islam comme le chef des hypocrites, en est l’auteur. Au cours d’une expédition, il déclara publiquement que lorsqu’ils retourneront à Médine, le plus noble (lui-même) en expulsera le plus méprisable (allusion au Saint Prophètesaw).
… Ils disent : « Si nous retournons à Médine, le plus honorable en chassera assurément le plus méprisable ; » alors que l’honneur réel appartient à Allâh et à Son Messager et aux croyants ; mais les hypocrites ne savent pas.
Le Saint Coran – Chapitre 63, Verset 9
Tout le monde comprit qu’il faisait allusion au Saint Prophètesaw. Lesmusulmans étaient tellement indignés que si la permission leur avait été donnée, ils auraient certainement exécuté Abdoullah ibn Oubayy.
Les traditions rapportent que le fils d’Abdoullah ibn Oubayy demanda au Prophètesaw la permission de tuer son père de ses propres mains. Il expliqua que si quelqu’un d’autre le faisait, il craignait de développer un sentiment de vengeance à son égard.
(Les arabes avaient coutume de venger la plus petite attaque contre eux-mêmes ou un membre de leur famille. C’est peut-être ce qui avait motivé sa proposition.)
Le Saint Prophètesaw refusa que l’un de ses compagnons entreprenne quoi que ce soit pour punir cet hypocrite. (Seerat-An-Nabi de Ibn Hicham)
Après son retour à Médine, Abdullah bin Oubayy n’a jamais été inquiété. A son décès, causé par une mort naturelle, à la grande surprise de tout le monde, le Saint Prophètesaw donna au fils d’Abdoullah sa propre chemise comme linceul pour y envelopper le corps de son père. (On imagine facilement que tous les compagnons auraient payé cher pour avoir cette chemise du Prophètesaw si cela leur avait été possible.)
Mais ce n’est pas tout, car le Saint Prophètesaw décida, au grand dam des compagnons, de conduire aussi la prière funéraire du défunt. Evidemment, cette décision a profondément choqué certains d’entre eux qui n’avaient jamais vraiment pardonné à Abdoullah son offense envers le Prophètesaw. C’est celui qui a succédé au Saint Prophètesaw en devenant son second Calife, Seyyidna Omar, qui exprima le malaise ressenti par eux.
En effet, alors que le Saint Prophète se rendait aux funérailles, Oumar s’interposa et l’implora de changer sa décision. Pour le convaincre, il rappela au Saint Prophètesaw le verset du Saint Coran qui fait référence aux hypocrites à propos desquels Allah dit qu’Il n’accepte aucune intercession même si le Saint Prophètesaw priait pour eux soixante-dix fois.
(L’expression soixante-dix ne doit pas être interprétée littéralement car d’après l’usage de la langue arabe, elle est simplement employée pour indiquer un grand nombre.)
Le Saint Prophètesaw sourit aux propos d’Oumar et lui répondit : « « Range-toi sur le côté, Oumar. Je sais mieux que toi ce que je dois faire. Si Dieu ne lui pardonne pas après que j’ai prié soixante-dix fois pour lui, alors je demanderai à Allah plus de soixante-dix fois de lui pardonner ». Et le Prophète dirigea la prière ». (Boukhari)
Directives du Saint Coran face au blasphème
C’est un véritable camouflet aux chouyoukhs, surtout, et à tous ceux qui revendiquent à corps et à cri la peine de mort pour tous les blasphémateurs qui insultent le Prophète de l’Islamsaw aujourd’hui.
En sus de cela, le Coran prédit des comportements particulièrement blessants et blasphématoires de certains non-musulmans. Aussi, Dieu dit-Il dans le Saint Coran :
… et vous entendrez sûrement beaucoup de choses blessantes de la bouche de ceux à qui le Livre a été transmis avant vous, et des associateurs. Mais si vous êtes endurants et agissez avec droiture, cela relève d’une forte volonté.
Le Saint Coran – Chapitre 3, Verset 187
En parlant des hypocrites et ennemis cachés de l’Islam Allah dit :
… Ils ne manquent pas de vous corrompre. Ils aiment à vous voir en difficulté et souffrance. La haine s’est déjà manifestée à travers les propos qu’ils tiennent et ce que leur cœur cache est encore plus féroce. Nous vous avons rendu clairs nos commandements, si vous voulez bien comprendre…Quand ils sont seuls, ils se mordent le bout des doigts, tant ils sont fous de rage contre vous. Dis:« mourez de rage. En vérité, Allah connaît bien ce qui est caché dans vos cœurs.
Le Saint Coran – Chapitre 3, Versets 119-120
Dans le verset 47 du chapitre 4 du Saint Coran, Dieu fustige certains opposants du Saint Prophète Muhammadsaw dont le langage insidieux révèle leur intention malveillante de railler les croyants. Mais là aussi, Allah conseille seulement à ces opposants d’utiliser un langage clair, explicite et approprié et n’évoque point de sanction quelconque à leur encontre.
Puis le verset 58 du chapitre 5 nous révèle que parmi les gens du livre et les non-musulmans, certains tournent notre religion en dérision et en objet de risée. Mais à la fin de ce verset, Allah recommande seulement aux musulmans de chercher Sa protection. Allah déclare dans ce verset :
O vous qui croyez ! Ne prenez pas pour amis ceux qui font de votre religion un objet de raillerie et un jeu, parmi ceux qui ont reçu le Livre avant vous, ni parmi les mécréants. Et craignez Allah si vous êtes croyants;
Le Saint Coran – Chapitre 5, Verset 58
Réaction exemplaire du Saint Prophète face au blasphème
Une fois, un savant juif de grand renom prêta une somme d’argent au Saint Prophètesaw. Avant même le terme du remboursement, il vint la lui réclamer. Les disciples du Prophètesaw lui demandèrent d’attendre le jour selon le terme fixé. Mais il se mit en colère et commença à injurier grossièrement le Prophètesaw ainsi que ses ancêtres. Il attrapa même le Saint Prophètesaw par le col de sa chemise tout en tirant sa robe. Ses fidèles disciples en furent surpris et terriblement choqués. Seyyidna Omar le regarda avec des yeux rouges de colère et lui dit : « N’était-ce le respect que je dois à mon maître vous auriez vu ce que je vous aurais fait.»
Mais à la surprise de tous, le Prophètesaw dit à Omar : « Au lieu de te mettre en colère, tu devrais me conseiller de le rembourser et demander à cet homme de réclamer son dû de manière courtoise.»
Et le Prophètesaw ajouta à destination d’Omar : « C’est vrai qu’il reste encore quelques jours pour la date du remboursement, mais il faut quand même le dédomager en ajoutant 20 pièces à la somme qui lui est due parce que tu as été dur avec lui ».
En entendant cela, le juif déclara sur le champ : « Nul n’est digne d’être adoré sauf Allah et Muhammad est Son serviteur et Son messager. »
Voilà les enseignements coraniques et le comportement du Saint Prophètesaw en réponse au blasphème. En ce qui concerne les musulmans, ils doivent, à tout prix, retourner aux enseignements du Coran et à la pratique du Saint Prophètesaw. L’amour, la sincérité et la fidélité que les compagnons avaient pour le Saint Prophètesaw étaient sans pareils. Mais nous ne voyons aucune similitude avec les musulmans d’aujourd’hui face à une situation identique. A notre époque, aucune maison n’a été démolie, aucune propriété n’a été non plus brûlée, nul n’a été puni, personne n’a été tué, aucune fatwa de peine de mort n’a été promulguée et aucun slogan appelant au meurtre n’a été scandé.
Un fossé immense sépare l’Islam totalement pacifique et tolérant de l’époque du Saint Prophètesaw de l’Islam hystérique et intolérant que prêchent les chouyoukhs de nos jours. A les entendre, on serait porté à croire que les musulmans d’aujourd’hui seraient plus sincères et fidèles à l’Islam que les compagnons du Saint Prophètesaw qui n’ont jamais sanctionné l’auteur d’un blasphème quel qu’il soit.
« Les pires créatures » sous la voûte céleste
En vérité, cet écart effrayant ne doit pas surprendre un musulman avisé car le Saint Prophètesaw avait prédit : “Viendra un temps pour les musulmans où il ne restera de l’Islam que le nom, du Coran que sa calligraphie, leurs mosquées seront combles mais dépourvues de guidance et leurs savants religieux seront les pires créatures sous la voûte céleste, d’eux proviendra le désordre et il retournera sur eux.”
L’état actuel de division des musulmans a aussi été prédit par le Prophètesaw :
Les juifs se sont divisés en 72 groupes, de même ma communauté se divisera en 73 groupes, tous mériteront le feu, un seul d’entre eux en sera épargné.
Tirmizi
L’abandon par les musulmans des enseignements du Coran et de la sunna, en somme, de l’Islam véritable, ainsi que leur division et ses corollaires, sont les signes précurseurs prédits par le Saint Prophètesaw de la venue du Messie réformateur ou Mehdi, dont la mission est justement d’appeler les musulmans à retourner aux enseignements de l’Islam originel et à s’unir sous sa bannière.
Mais le Prophète de l’Islam avait aussi prédit et averti les musulmans « qu’ils ressembleront en tous points aux juifs comme deux chaussures d’une même paire et commettront les mêmes erreurs monstrueuses. »
Les juifs, 14 siècles après Moïse, avait abandonné les enseignements de la Torah et de leur grand prophète et, sombrant dans la division totale, finirent par commettre l’irréparable en refusant leur Messie et réformateur tant attendu, Jésus (a.s.) fils de Marie, faute de l’avoir reconnu.
De même chez les musulmans, 14 siècles exactement après le Saint Prophète (s.a.w.), est venu le Messie et Mahdi qui leur a été promis et qu’ils ont tant attendu. Hélas ! Il fut rejeté par les musulmans, faute de l’avoir reconnu, tout comme l’a été Jésus (a.s.) par les juifs. Nous, ses suivants, formons la Communauté Musulmane Ahmadiyya qu’il a lui-même fondée en 1889.
L’Ahmadiyya et ses principes
Venu réformer les musulmans, Mirza Ghulam Ahmad (a.s.), le Mahdi et Messie Promis, a rappelé les véritables enseignements de l’Islam qu’il a délesté de toutes les incohérences, inepties et innovations que ses coreligionnaires, par ignorance et absence de guide spirituel, ont greffé à la religion du souverain des Prophètes, Muhammad (s.a.w.), tout au long de ces 14 siècles passés depuis. De même qu’en juge impartial « حکما عدلا », il a tranché sur toutes les questions qui ont divisé les musulmans et taraudé leurs esprits, en apportant éclairant avec sa lumière la nuit ténébreuse qui les a enveloppés. Hélas ! Une fois de plus, seuls les musulmans ahmadis ont tiré profit de la venue de ce récipiendaire, et de la lumière divine qui l’a accompagné, pour l’avoir reconnu et accepté. Le reste des musulmans attend encore sa venue tout comme les juifs attendent toujours la venue de leur Messie, les deux étant déjà venus et ayant accompli leur mission. L’attitude des musulmans envers le Mahdi (a.s.), l’envoyé de Dieu, confirme la ressemblance en tous points des juifs et des musulmans dont la prédiction faite par le Prophète de l’Islam et ici atteinte à son comble.
De son temps, le Mahdi (a.s.) a lui aussi entendu toutes sortes de blasphèmes contre le Saint Prophète (s.a.w.), ce qui l’a meurtri profondément et plus que tout le monde en raison de l’amour inégalable qu’il vouait à son Maitre (s.a.w.). C’est au Messie Promis (a.s.) que nous empruntons ces mots :
Les adversaires ont façonné des calomnies contre le Saint Prophète (s.a.w.) et égaré grand nombre de gens avec leurs mensonges. Rien n’a jamais autant blessé mon cœur que leurs offenses à l’égard de l’élu de Dieu, et leur atteinte à la meilleure de toutes Ses créatures. Par Dieu ! Même s’il advenait que mes enfants et mes petits enfants ainsi que tous mes amis, mes aides et mes auxiliaires soient assassinés devant mes yeux et que je sois amputé des pieds et des mains, que la pupille de mon œil soit exorbitée, que je sois privé de tous mes désirs et dépossédé de toutes mes joies et de tout mon réconfort, tout cela me serait moins douloureux que ces injures envers le plus honorable des messagers (s.a.w.). Ô ! Notre Maître Céleste ! Aie pitié de nous, viens à notre secours et délivre nous de cette rude épreuve.
Trésors Spirituels Vol.5 p 15
On constate que le Messie Promis (a.s.) évoque sa douleur incommensurable, invoque Allah de lui octroyer la patience mais ne profère aucun châtiment.
Les caricatures en cause ont saigné nos cœurs et brûlé nos poitrines, mais les enseignements du Saint Coran et du Saint Prophète (s.a.w.), rappelés par le Messie Promis (a.s.), nous ont appris à rester dignes en de pareilles circonstances et à se contenter d’implorer le Seigneur des mondes, de faire preuve de patience, et de faire pleuvoir en abondance Ses bénédictions et Ses grâces sur le Saint Prophète (s.a.w.).
Un appel aux dessinateurs
Nous disons tout de même à ces artistes et aux tenants de la liberté d’expression : « Ne blessez pas les sentiments de millions de musulmans pacifiques qui ont contenu leur colère tout en versant des larmes devant Allah, ainsi que ceux des milliers de non-musulmans qui réprouvent ces actes et, si vous êtes quelque peu croyants, sachez que vous n’êtes pas à l’abri du châtiment du Tout Puissant. »
Nous disons également aux athées, libertaires, agnostiques et autres libres penseurs : « Libre à vous de ne pas croire en Dieu ni de Le craindre. C’est votre droit absolu, nous respectons vos convictions et n’y toucherons jamais. Mais en retour, ayez du respect pour nos convictions aussi et abstenez-vous de blesser les sentiments des croyants, et contribuer ainsi à promouvoir et à préserver la paix dans le monde. »
L’Europe civilisée
L’Europe d’aujourd’hui est beaucoup plus civilisée que le reste du monde, et les européens sont très sensibles aux maux, douleurs et souffrances des autres. Ils ne négligent pas la souffrance morale et psychique. Ils en cherchent également le remède avec sincérité. Cependant, il est très pénible de constater que certains résidants de cette même Europe abusent de la liberté d’expression pour s’attaquer particulièrement à l’Islam et à Son Prophète (s.a.w.).
Parfois, on en vient à croire que ces personnes sont peut-être instrumentalisées et manipulées, et que ces actes ne sont pas fortuits. Mais quel qu’il en soit, cela nuit à la réputation pacifique de l’Europe et des européens. On se demande ce que ce dessinateur danois a gagné. Le peuple danois qui l’a soutenu, qu’a-t-il pu gagner aussi ? De même, qu’ont-ils gagné ces autres pays et peuples en scandant le slogan de la liberté d’expression en sa faveur ? Rien, sinon qu’ils ont beaucoup perdu par contre à l’aune des valeurs humaines que sont l’amour, le respect, la tolérance, la paix…!
Muhammad, l’apôtre de la paix universelle
Nous conclurons avec les propos sans égal du fondateur de la Communauté Musulmane Ahmadiyya, le Mahdi pour les musulmans et Messie attendu par l’humanité toute entière et dont toutes les religions ont prédit la venue à la fin des temps et l’ont surnommé l’envoyé aux deux éclipses.*
« L’Islam est cette sainte et paisible religion qui n’a jamais attaqué le fondateur d’aucune communauté. Et le Coran est ce livre distingué qui a posé les fondations de la paix parmi les nations et qui a reconnu les prophètes de chacune d’elles. D’entre toutes les écritures saintes que la terre a connues, il n’y a que le Saint Coran dont on peut dire fièrement qu’il prodigue l’enseignement suivant concernant le monde : « Nous croyons en tous les prophètes du monde, et nous ne faisons aucune distinction entre eux, en en acceptant certains et en en rejetant d’autres. » Qu’on nomme un autre livre divin qui contient un tel enseignement contribuant à la paix ! Le Saint Coran ne restreint pas la bonté de Dieu à une seule race. Il reconnaît tous les prophètes de la maison d’Israël…de même que tous les prophètes qui vinrent au monde, quel que soit l’endroit, l’Inde comme la Perse ou tout autre pays. Il n’accuse aucun d’entre eux de menteur ou d’imposteur; au contraire, il soutient que tous les pays, tous les peuples reçurent la visite des prophètes, posant ainsi la première pierre vers la construction d’une paix mondiale. Mais il est pénible de voir que toutes les nations insultent ce même prophète de la paix, et le regardent avec mépris. »
Extrait du livre Message de Réconciliation
*Diverses religions parlent d’un envoyé de Dieu, à la fin des temps, avec pour signes l’éclipse de la lune et du soleil. Ces signes célestes se sont manifestés lors de la venue de Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.)
à lire
Le Prophète de l’Islam – très honoré par les musulmans – a aussi forcé l’admiration et attiré les éloges de non musulmans au cours des siècles. En voici quelques exemples :
Richard Harries, Évêque d’Oxford : « Les journaux qui ont décidé de ne pas publier les caricatures du Prophète (de l’Islam) ont fait preuve de sagesse pour le bien du public. La liberté d’expression est une chose fondamentale dans notre société, et toutes les religions devraient s’ouvrir à la critique; néanmoins, cette liberté doit être utilisée de façon responsable, et avec une sensibilité pour les différences culturelles. »
Après avoir mentionné les enseignements du Prophète de l’Islam et du Coran, Voltaire dit : « Toutes ces lois… sont si austères, et sa doctrine qui est si simple, attirèrent bientôt à la religion, le respect et la confiance… Le peu que je viens de dire dément bien tout ce que nos historiens, nos déclamateurs et nos préjugés nous disent : mais la vérité doit les combattre. »
(Voltaire, Essai sur les mœurs, in Faruk Bilici, op. cit)
Napoléon Bonapart dit : « Puis enfin, à un certain moment de l’histoire, apparut un homme appelé “Mohamed”… L’Islam est la vraie religion. Plus les gens liront et deviendront intelligents, plus ils se familiariseront avec la logique et le raisonnement… Et par conséquent, j’espère que le moment ne tardera pas où l’Islam prédominera le monde, car il prédominera le monde. »
(Correspondances de Napoléon , Journal de Sainte Hélène)
Thomas Carlyle dit : « Les mensonges [calomnies occidentales] qu’un zèle bien intentionné a entassés autour de cet homme (Mahomet) ne sont un déshonneur que pour nous-mêmes. »
(Traduit de l’anglais-On Heroes, Hero-Worship, & The heroic in history par Thomas Carlyle, University Of California Press, p. 38,1993)
Annie Besant (sociologue) dit : « Il est impossible, pour quelqu’un qui étudie la vie et le caractère du grand Prophète d’Arabie (Mahomet), pour quelqu’un qui sait comment il enseignait et de quelle façon il vivait, d’avoir d’autre sentiment que le respect pour ce prophète prodigieux, l’un des grands messagers de l’Etre Suprême. Même si mes discours contiennent bien des choses qui sont familières à beaucoup d’entre vous, chaque fois que je les relis moi-même, je sens monter en moi une nouvelle vague d’admiration, un nouveau sentiment de révérence, pour ce puissant précepteur arabe. »
(Traduit de l’anglais ‘‘The Life And Teachings Of Muhammad’’, Madras,1932, p. 4.)
Alphonse de Lamartine : « Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Mahomet ? »
(Histoire de la Turquie, Paris, 1854, tome II)