La liberté d'expression n'est pas sans limites | 01.11.2020
La Communauté musulmane Ahmadiyya estime que les récents commentaires du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, concernant l’importance d’utiliser le droit à la liberté d’expression de manière responsable sont opportuns et les a appréciés.
Comme le rapportent les médias, lorsqu’on lui a récemment demandé si la liberté d’expression devait être autorisée pour se moquer ou ridiculiser les religions ou les chefs religieux, M. Trudeau a répondu :
« Nous défendrons toujours la liberté d’expression, mais la liberté d’expression n’est pas sans limites. Nous nous devons d’agir dans le respect des autres et de chercher à ne pas blesser arbitrairement ou inutilement ceux avec qui nous partageons une société et une planète. Nous n’avons pas le droit, par exemple, de crier au feu dans une salle de cinéma bondée de monde, il y a toujours des limites. Dans une société pluraliste, diverse et respectueuse comme la nôtre, nous nous devons d’être conscients de l’impact de nos paroles, de nos actes sur les autres, en particulier sur ces communautés et populations qui subissent encore beaucoup de discriminations. »[i]
La Communauté musulmane Ahmadiyya salue le Premier ministre Trudeau d’avoir eu le courage de prendre position pour défendre ceux qui continuent à considérer la religion comme sacrée.
En réponse aux commentaires du Premier ministre canadien, le Chef mondial de la Communauté musulmane Ahmadiyya, le Calife, Hadhrat Mirza Masroor Ahmad (qu’Allah lui vienne en aide), a déclaré :
« J’apprécie grandement les commentaires du Premier ministre canadien concernant la nécessité de fixer certaines limites à la liberté d’expression. Je crois que c’est la bonne façon de favoriser la paix et l’harmonie au sein de la société. Certes, j’ai toujours maintenu ma conviction, fondée sur ma foi, qu’il est mal de provoquer et d’offenser inutilement les sentiments religieux de n’importe quel peuple, qu’il soit chrétien, juif, hindou, musulman ou adepte de toute autre religion. »
Hadhrat Mirza Masroor Ahmad (qu’Allah lui vienne en aide) a ajouté :
« Je l’ai dit à plusieurs reprises : lorsque les sentiments religieux de millions de musulmans sont gravement blessés, cela entraîne naturellement du ressentiment au sein de la communauté musulmane. Malheureusement, l’histoire récente montre qu’il y aura toujours une petite minorité de soi-disant musulmans qui violent cruellement les enseignements de l’Islam et réagissent de manière extrémiste – comme nous l’avons vu récemment en France. En retour, cela encourage ceux qui cherchent à défendre la liberté d’expression à tout prix et ce cercle vicieux d’animosité se perpétue et le fossé entre les musulmans et le reste de la société s’approfondit. Nous avons donc besoin de dirigeants qui non seulement condamnent la réaction violente, mais qui reconnaissent également que l’exercice de nos libertés et de nos droits ne doit pas être utilisé pour provoquer ou affliger inutilement les autres. À cet égard, j’exprime ma sincère gratitude à M. Trudeau et je prie pour que les autres dirigeants du monde en viennent également à reconnaître l’importance primordiale de construire une société cohésive dans laquelle les sentiments des personnes de toutes les religions sont protégés. »