Sermon du : 27.03.2020 prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad

Message sur le Coronavirus et le confinement

Le vendredi 27 mars 2020, Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad,a présenté un message en lieu du sermon du vendredi habituel dans la foulée des restrictions sur le confinement en raison de l'épidémie Covid-19.

Après le Tachah-houd, le Ta’awwoudh et la Basmalah, Sa Sainteté le Calife (qu’Allah lui vienne en aide) a dit :

« En raison de la pandémie qui sévit ces jours-ci, l’État a imposé certaines restrictions – en fait, nombre d’États dans le monde ainsi que le gouvernement de ce pays, la Grande-Bretagne, les ont imposées – interdisant [entre autres] la prière en congrégation à la mosquée. Si elle est permise, pas plus de deux ou quelques individus appartenant au même cercle familial pourront se réunir [pour l’accomplir].

La loi n’est pas claire pour l’instant et chacun l’interprète à sa manière. Comme je l’ai dit [d'aucuns affirment] que seuls des proches peuvent prier en congrégation. D’aucuns y incluent les amis ou ceux habitant sous le même toit. En tout cas, sous de telles conditions, tant qu’il n’y a pas plus de précisions l’on ne pourra pas accomplir la prière de Joumou’ah. Étant donné que certains faits concernant la prière de Joumou’ah méritent des éclaircissements, après avoir pris conseil, j’ai décidé de vous m’adresser à vous par l’entremise d’un message de mon bureau au lieu de prononcer un sermon ; et [aussi] de ne pas accomplir la prière de Joumou’ah.

Écouter le sermon du Calife sur la MTA le vendredi fait partie des habitudes des ahmadis. Si aujourd’hui je ne m’adressais pas à la Jama’at certains seraient en proie au désespoir et d’autres se lanceraient dans différentes spéculations. C’est pour cette raison que j’ai préféré m’adresser à la Jama’at d’une manière ou d’une autre et j’ai décidé de vous présenter un message de [mon] bureau. En tout cas, nous n’allons pas accomplir la prière de Joumou’ah aujourd'hui ; et on [vous] informera, Incha Allah, sur la méthode à suivre à l’avenir.

Nous ne pouvons pas abandonner la prière de Joumou’ah pour une longue période non plus. Il est important pour moi d'être en contact avec la Jama'at et cela est d'autant plus important dans le contexte actuel. C’est pour cette raison que nous allons trouver une solution après avoir consulté les avocats et personnes concernées.

Aux membres de la Jama’at je dis ceci : là où l’État a interdit de se rendre à la mosquée en raison de cette maladie, et là où il ne l’a pas [totalement] interdit – à titre d’exemple ici au Royaume-Uni, où les autorités disent que l’on peut venir prier individuellement à la mosquée ou accompagné de quelques membres de sa propre famille tout en maintenant les distances imposées par les autorités, mais même dans ces cas l’on ne pourra pas prier tous ensemble – en pareilles situations, les membres de la Jama’at doivent prier en congrégation à la maison ; et les proches habitant sous le même toit doivent accomplir la prière de Joumou’ah [chez eux] et prononcer le sermon en puisant dans les Malfouzat, les ouvrages de la Jama’at, d’autres livres du Messie Promis (a.s.), des journaux Al-Fazl ou Al-Hakam ou d’autres magazines. Un jeune mature ou un homme mûr de la famille peut prononcer le sermon et diriger la prière du vendredi.

En tout cas, l’on ne peut pas abandonner la prière de Joumou’ah pour une longue période. Celui qui préparera le sermon à la maison devra faire des recherches : grâce à cela il va accroître sa connaissance et ainsi l’on va tirer des avantages religieux et spirituels grâce à ces restrictions imposées par l’État tout en demeurant à la maison. L’on va aussi accroître sa science.

Al-Hakam a réuni les opinions des gens ces jours-ci : ils y racontent comment ils passent leur temps à la maison suite à ces restrictions. La majorité des gens disent qu’ils ont [à présent] le temps d’étudier le Coran, les Hadiths, les livres du Messie Promis (a.s.) et la littérature de la Jama’at et par ce faire ils sont en train d'accroître leurs connaissances.

Les gens de ce monde sont aussi en train de commenter sur d’autres sites web. Ils affirment que ces restrictions leur ont accordé l’occasion d’améliorer leur vie familiale et ils ont en somme retrouvé leur vie de famille. Ainsi, nous devons améliorer notre vie familiale et nous soucier de l’éducation morale de nos enfants durant cette période. La MTA diffuse de très bonnes émissions : faites l’effort de passer un peu de temps à suivre ces émissions, assis tous ensemble.

Ainsi donc, l’État a donné des directives pour protéger votre santé et a mis en place des lois : il faut les respecter à la lettre. L’action la plus importante, comme je l’ai mentionné dans mes précédents sermons, est de mettre l’accent sur les supplications. Par la prière nous allons attirer les faveurs divines et améliorer notre condition spirituelle et physique.

D’ailleurs, à maintes reprises, le Messie Promis (a.s.) nous a prodigué ce même conseil. En pareille situation, il nous recommande vivement de demander pardon à Allah pour nos péchés, de purifier nos cœurs et de rester occupés à accomplir de bonnes œuvres. La prière est une arme très efficace que Dieu nous a offerte. Nous devons y avoir recours afin de mériter la protection de Dieu et y consacrer notre attention.

Selon certains hadiths, en certaines situations on est exempté de la prière de Joumou’ah et de la prière en congrégation. À titre d’exemple, selon un hadith d’Al-Boukhari, Ibn ‘Abbas avait dit à son muezzin : « Après avoir récité Ach-hadou al-lâ ilâha il-lal-lâh et Ach-hadou an-na Mouham-madar-rasouloul-lâh ne récite pas Hay-ya ‘alas-Salâh, mais Sal-lou fî bouyoutikoum, c'est-à-dire « priez dans vos maisons ». C’était une pratique nouvelle pour d’aucuns et ils s’en sont étonnés. Ibn ‘Abbas expliqué : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui était meilleur que moi, avait fait la même chose. Certes la prière de Joumou’ah est obligatoire, mais je ne souhaite pas vous mettre en difficulté et vous contraindre à marcher dans la boue et sur un terrain glissant. »

Le même hadith a été relaté dans le Sahih de Mouslim avec quelques différences. Par un jour de pluie Ibn ‘Abbas avait dit à son muezzin : « Après avoir récité Ach-hadou al-lâ ilâha il-lal-lâh et Ach-hadou an-na Mouham-madar-rasouloul-lâh ne récite pas Hay-ya ‘alas-Salâh, mais Sal-lou fî bouyoutikoum, c'est-à-dire « priez dans vos maisons ». Le rapporteur déclare que c’était là une nouveauté pour les gens. Mais Ibn ‘Abbas a expliqué : « Vous vous en étonnez, tandis que celui qui était meilleur que moi (le Saint Prophète) avait fait la même chose. Certes la prière de Joumou’ah est obligatoire, mais je ne souhaite pas vous mettre en difficulté et vous contraindre à marcher dans la boue et sur un terrain glissant. »

‘Allama l’Imam Al-Nawawi explique : « Ce hadith prouve que l’on peut suspendre la prière de Joumou’ah en raison de la pluie. D’autres Fouqahâ (juristes) et moi-même partageons cette opinion. Mais l’Imam Malik est d’avis contraire. Allah est le plus savant. »

De même, les juristes [islamiques] ont inclu, dans les raisons pour ne pas assister à Joumou’ah et aux prières en congrégation, une maladie qui empêche de se rendre à la mosquée. Ils présentent comme argument l’énoncé suivant de Dieu : « Il ne vous a imposé aucune difficulté en matière de religion » (22 : 79). C’est pour cette raison que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait cessé de se rendre à la mosquée lorsqu’il était tombé malade. Il a demandé qu’on dise à Abou Bakr de diriger la prière. C’est un hadith que l’on trouve dans le Sahih d’Al-Boukhari et le Sahih de Mouslim. La personne effrayée par l’apparition d’une maladie est aussi exemptée de la prière. Comme argument l’on trouve le récit d’Ibn ‘Abbas dans lequel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme que la peur et la maladie exemptent de la prière. C’est un hadith tiré du Sounan Abi Dawoud.

En tout cas, le danger de propagation de cette maladie existe actuellement ; et c’est pour cela que l’État a mis en place certaines mesures et lois. Il est important de suivre la loi du pays. En pareille situation, l’on ne peut ni se réunir à un endroit ni accomplir la prière en congrégation ou la prière de Joumou’ah. Mais comme je l’ai dit, prenez l’habitude de prier en congrégation à la maison. Les enfants vont comprendre qu’il est obligatoire de prier en congrégation : on ne peut pas aller à la mosquée en raison de la situation mais on doit respecter cette obligation à la maison. Il faudra être particulièrement vigilants à cet égard.

Lors de certains voyages, le Messie Promis (a.s.) n’avait pas accompli la prière de Joumou’ah. En tout cas, il existe de nombreux récits qui expliquent qu’il ne faut pas se rencontrer lorsque des maladies contagieuses sévissent et qu’il vaut mieux rester séparés et isolés.

Comme je l’ai dit, nous ne sommes pas en train d’abandonner la prière de Joumou’ah en permanence. Nous allons prendre des mesures alternatives comme le fait d’accomplir la prière de Joumou’ah à la maison. Moi aussi je vais essayer de prendre des mesures.

Comme je l’ai conseillé plus tôt, priez qu’Allah nous accorde Sa grâce. Qu’Allah débarrasse le monde de cette épidémie et que le monde puisse respecter les exigences de l’humanité et reconnaître Dieu. Qu’Allah nous accorde à tous la possibilité d’agir en ce sens.

Assalâmou ‘alaykoum wa rahmatoul-lâhi wa barakâtouh

(Que la paix ainsi que la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient avec vous)

Voir & écouter

Télécharger audio
[/vc_column][/vc_row]
Contact Us

We're not around right now. But you can send us an email and we'll get back to you, asap.

Not readable? Change text. captcha txt

Start typing and press Enter to search