Peace Symposium du Royaume-Uni 2018 | 17.03.2018

Le Prix musulman Ahmadiyya pour la Promotion de la Paix 2018 a été attribué à un pédiatre russe, le Dr Leonid Roshal, Président du Fonds international de bienfaisance pour aider les enfants victimes des catastrophes et des guerres, en reconnaissance de ses œuvres médicales et humanitaires remarquables. Le Calife de la Communauté Ahmadiyya, Hadhrat Mirza Masroor Ahmad, a remis le prix à Angelina Alekseeva, qui représentait le Dr Roshal, lors du 15èmeSymposium national de la Paix, organisé par la Communauté musulmane Ahmadiyya du Royaume-Uni, le 17 mars 2018, à la mosquée Baitul Futuh à Londres, devant un parterre de plus de 900 dignitaires et invités de 31 pays.

Dans son discours, Hadhrat Mirza Masroor Ahmad a déclaré que la Communauté musulmane Ahmadiyya ne cesserait jamais ses efforts pour répandre la paix dans le monde. Il a exhorté les dirigeants mondiaux et les gouvernements à ‘changer leurs priorités’ et à aider à soulager les souffrances des populations des pays en développement.

Le Calife a condamné avec véhémence le commerce international des armes et a déclaré que les pays qui fabriquaient des armes utilisées dans les pays déchirés par la guerre avaient ‘du sang sur les mains’. Il a également déclaré que les enfants nés dans l’extrême pauvreté ou dans des zones de conflit étaient des cibles faciles et vulnérables pour les recruteurs terroristes. Le Calife a parlé des dangers de l’extrémisme parmi les musulmans et de la menace croissante des nationalistes d’extrême droite. Il a également réfuté les affirmations selon lesquelles les enseignements islamiques favorisaient le terrorisme ou l’extrémisme.

Sur les efforts continus de la Communauté musulmane Ahmadiyya pour répandre la paix et promouvoir le respect mutuel et la tolérance, Hadhrat Mirza Masroor Ahmad a déclaré: « Notre foi nous oblige à essayer de pousser les gens, dans toutes les parties du monde, qu’ils soient riches ou pauvres, qu’ils soient puissants ou opprimés, qu’ils soient religieux ou athées, vers la paix et la justice. »

Parlant des priorités mondiales, le Calife a déclaré: « Ces derniers temps, l’un des problèmes sur lesquels beaucoup de politiciens et d’intellectuels ont débattu et fait campagne, est le changement climatique et en particulier une réduction des émissions de carbone. Certes, s’efforcer de protéger l’environnement et de prendre soin de notre planète est une cause extrêmement précieuse et noble. Pourtant, en même temps, le monde développé, et en particulier les dirigeants du monde, devraient également se rendre compte qu’il y a d’autres problèmes qui doivent être traités avec la même urgence. Les personnes vivant dans les pays les plus pauvres du monde ne se soucient pas de l’environnement, ni des derniers chiffres sur les émissions de carbone; mais, ils se réveillent chaque jour en se demandant s’ils seront capables de nourrir leurs enfants. »

Soulignant les conséquences à long terme de la pauvreté, Hadhrat Mirza Masroor Ahmad a déclaré: « Nous ne devons pas considérer de telles difficultés comme des problèmes d’autrui. Nous devons au contraire nous rendre compte que le résultat d’une telle pauvreté a de graves implications pour le reste du monde et affecte directement la paix et la sécurité mondiales. Le fait que les enfants n’aient pas d’autre choix que de passer leurs journées à aller récolter de l’eau pour leurs familles signifie qu’ils ne peuvent pas aller à l’école ou accéder à quelque forme d’éducation que ce soit. Ils sont coincés dans un cercle vicieux d’analphabétisme et de pauvreté qui semble interminable et extrêmement préjudiciable à la société. Les frustrations sont la proie des extrémistes, qui appâtent les démunis avec la promesse d’une récompense financière et en leur promettant une vie meilleure pour leurs familles. De même, le ciblage des jeunes analphabètes signifie que les extrémistes ont carte blanche pour les radicaliser et leur faire subir un lavage de cerveau. Les nations pauvres ne doivent pas être méprisées, nous devrions plutôt les considérer comme faisant partie de notre famille – nos frères et sœurs. En aidant les pays en développement à se débrouiller seuls, et en donnant à leur peuple des opportunités et de l’espoir, nous nous aiderons nous-mêmes et consoliderons l’avenir du monde. »

Evoquant la montée du nationalisme et la menace de l’extrême droite dans le monde occidental, le Calife a déclaré: « A la suite des récents attentats terroristes et de l’immigration généralisée en Occident, il y a eu une montée dangereuse du nationalisme dans de nombreux pays occidentaux, évoquant les peurs des jours sombres du passé. Il est particulièrement troublant que les groupes d’extrême droite se soient faits de plus en plus entendre et aient vu leur nombre augmenter et aient même fait des avancées politiques. Eux aussi sont des extrémistes, qui cherchent à empoisonner la société occidentale, en incitant les masses contre ceux qui ont une couleur de peau différente ou qui ont des croyances différentes. En outre, la rhétorique de certains dirigeants puissants du monde est devenue de plus en plus nationaliste et belliqueuse, car ils se sont engagés à placer les droits de leurs propres citoyens au-dessus de tous les autres. Je ne conteste pas le fait qu’il incombe aux gouvernements et aux dirigeants de veiller sur leurs propres peuples et de protéger leurs intérêts. Certes, tant que les dirigeants agissent avec justice et ne portent pas atteinte aux droits des autres, les tentatives pour améliorer la vie de leurs citoyens sont une grande vertu. Cependant, les politiques basées sur l’égoïsme, la cupidité et la volonté de renoncer aux droits des autres sont corrompues et un moyen de semer la discorde et la division dans le monde. »

Le Calife a parlé de l’hypocrisie enracinée dans le commerce international des armes et du danger qu’il représentait pour le monde. Pour stimuler leurs économies nationales, les puissances mondiales vendent des armes ‘inhumaines’ qui détruisent des villes et privent injustement des millions de personnes d’un avenir.

Il a souligné que dans des pays comme la Syrie, les soldats du Gouvernement, les rebelles et les terroristes se battaient entre eux mais malgré leurs intérêts divergents, ils avaient tous un point commun: la grande majorité de leurs armes étaient produites à l’étranger dans le monde développé : « Très ouvertement et fièrement, les grandes puissances vendent des armes qui servent à tuer, mutiler et brutaliser des innocents. Malheureusement, ces nations visent uniquement à stimuler leurs économies et à maximiser leurs richesses, sans s’arrêter pour réfléchir aux conséquences. Ils cherchent désespérément à obtenir les plus gros contrats possibles pour vendre des armes destructrices qui, une fois lancées, ne font pas la distinction entre les innocents et les criminels. Ils vendent fièrement des armes qui ne font aucune exception pour les enfants, les femmes ou les infirmes. Ils vendent sans vergogne des armes qui engloutissent et anéantissent indifféremment des cités et des villes. D’innombrables enfants voient leurs parents être tués de la manière la plus inhumaine et tout ce qu’ils peuvent faire, c’est se demander pourquoi leurs parents leur ont été enlevés. Des milliers de femmes sont laissées veuves, désespérées et vulnérables. Quel bienfait peut bien ramener une telle dévastation? Tout ce que je vois, c’est une génération d’enfants poussés dans les bras de ceux qui cherchent à détruire la paix du monde. »

Le Calife a déclaré que des dizaines de jeunes enfants et d’adolescents dans des pays déchirés par les conflits étaient devenus orphelins à la suite de frappes aériennes. De tels jeunes sont condamnés à réagir et entraînés dans l’extrémisme : « Au lieu d’aller à l’école, de recevoir une éducation pour devenir des citoyens honnêtes et respectueux de la loi, la seule éducation qu’une génération d’enfants obtienne est de savoir comment maîtriser des grenades ou des lance-roquettes, comment commettre des attentats suicides et comment faire des ravages dans le monde. Au début, j’ai mentionné que le changement climatique et le désir de garder l’air que nous respirons propre sont des objectifs majeurs de la communauté internationale. Y a-t-il quelqu’un qui pense que les bombardements lourds n’ont aucun effet sur l’atmosphère? En outre, si la paix règne dans les pays déchirés par la guerre, leurs villes devront être reconstruites à partir de zéro, ce qui représentera en soi une énorme industrie qui entraînera une augmentation des émissions nocives et de la pollution. Ainsi, d’une part, nous essayons de sauver la planète, mais d’une autre main, nous la détruisons sans raison. À la lumière de tout cela, je crois fermement que les puissances mondiales sont aveuglées par la myopie et une étroitesse de vue. »

Le Calife a également parlé des erreurs répétées de la politique étrangère de certains pays occidentaux. Il a soutenu que la guerre en Irak avait été très vite exposée comme étant basée sur de faux prétextes, alors que l’intervention en Libye en 2011 s’était révélée être un échec complet, faisant du pays un ‘foyer de l’extrémisme.’

La Calife a également mis en garde contre le risque d’une escalade des tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord. Même si le président des États-Unis avait récemment indiqué qu’il était disposé à rencontrer le chef de la Corée du Nord, le Calife a averti qu’il n’y avait aucune garantie d’un accord parce que la haine était ‘retranchée’ des deux côtés. Il a déclaré que même si une entente était conclue entre les États-Unis et la Corée du Nord, il n’y aurait aucune garantie et, à cet égard, il a cité l’accord nucléaire iranien d’il y a quelques années, qui ‘ne tiennent plus qu’à un fil’. Ainsi, il a exhorté les dirigeants de toutes les nations et leurs représentants à faire preuve de prudence et à poursuivre la diplomatie et s’efforcer de désamorcer les tensions.

Exhortant l’humanité à renoncer au matérialisme toujours croissant et à promouvoir l’équité et la justice pour tous, Hadhrat Mirza Masroor Ahmad a déclaré: « Si nous voulons laisser un héritage d’espoir à nos enfants et léguer un monde pacifique à nos générations futures, nous, quelles que soient notre religion ou nos convictions, devons changer de toute urgence nos priorités. Au lieu d’être consumées par le matérialisme et le désir de pouvoir, chaque nation, qu’elle soit riche ou pauvre, doit avant tout accorder la priorité à la paix et à la sécurité du monde entier. Au lieu de se lancer dans une course aux armements, menant à la mort et à la destruction, nous devons nous joindre à la course pour sauver et protéger l’humanité. Au lieu de fermer les frontières et les ports dans les pays belligérants, de faire mourir des enfants innocents et de priver les malades de soins médicaux, nous devons ouvrir nos cœurs les uns aux autres, abattre les murs qui nous divisent, nourrir les affamés et aider ceux qui souffrent. »

Condamnant toutes les formes d’extrémisme perpétrées au nom de l’Islam, Hadhrat Mirza Masroor Ahmad a expliqué: « Même si les soi-disant terroristes musulmans prétendent agir au nom de l’Islam, je ne crois pas que nous assistons à une guerre religieuse; au contraire, les guerres en cours et les atrocités commises n’ont que des visées géopolitiques. Les soi-disant terroristes djihadistes et les religieux extrémistes ne servent qu’à ternir le nom de l’Islam et à saper les efforts de la grande majorité des musulmans qui sont des citoyens pacifiques et respectueux des lois. Bien que j’accepte que les actes pervers de certains musulmans aient grandement endommagé la société, je n’accepte pas que seuls les musulmans soient blâmés pour l’instabilité du monde d’aujourd’hui […] Disons juste, qu’il est l’heure que l’humanité se distance de la notion que seuls les musulmans sont à blâmer pour les problèmes dans le monde. »

Le Calife a conclu en présentant l’exemple du Fondateur de l’Islam, le Saint Prophète Muhammad (paix soit sur lui). Il a décrit la persécution brutale subie par ce dernier (que la paix soit sur lui) et ses disciples à La Mecque pendant la première période de l’Islam. Les musulmans ont été par exemple martyrisés, ont été forcés de s’allonger sur des charbons ardents et les femmes musulmanes ont vu leurs corps éparpillés sur des chameaux incités à courir dans des directions opposées.

Se référant à l’exemple du Prophète de l’Islam (paix soit sur lui), à son retour victorieux à la Mecque, Hadhrat Mirza Masroor Ahmad a déclaré: « Quand le Saint Prophète Muhammad (paix soit sur lui) est revenu victorieusement à La Mecque, il n’a pas pris une seule goutte de sang pour se venger; plutôt, selon l’ordre d’Allah le Tout-Puissant, il a proclamé que tous ses bourreaux et tous ceux qui avaient violemment opposé l’Islam, devaient être immédiatement pardonnés. Il a déclaré que sous la domination islamique, tous les gens seraient libres de pratiquer leurs propres religions et croyances, sans aucune interférence ou sans aucune crainte. Sa seule condition était que chaque membre de la société reste attaché à la paix. Il a enseigné que tous les gens, peu importe leur caste, leur croyance ou leur couleur, devaient faire protéger leurs droits et être traités avec respect en tout temps. C’était l’exemple intemporel et magnifique du Prophète de l’Islam (que la paix soit sur lui) et c’est cet esprit de compassion, de grâce et de miséricorde que les musulmans et les non-musulmans doivent adopter dans le monde aujourd’hui. C’est cet esprit de pardon et de bienveillance que toutes les nations, qu’elles soient grandes ou petites, riches ou pauvres, doivent développer. C’est seulement alors que la paix à long terme pourra être atteinte.

Avant le discours d’ouverture, plusieurs dignitaires ont parlé de l’importance de la recherche de la paix et de la liberté religieuse dans le monde.

Rafiq Hayat, le Président national de la Communauté musulmane Ahmadiyya du Royaume-Uni a affirmé: « La notion de ‘nous contre eux’ sème les graines de la division plutôt que de l’unité. Notre message à tous ceux qui propagent la haine est clair, l’extrémisme et le terrorisme ne réussiront pas et nous le vaincrons par des moyens de cohésion et d’unité. »

Le Docteur Aaron Rhodes, militant des droits de l’homme, co-fondateur du Freedom Rights Projectet président du Forum pour la liberté de religion en Europe, a parlé de la persécution de la Communauté musulmane Ahmadiyya au Pakistan : « Je suis gravement préoccupé par la situation des musulmans ahmadis au Pakistan et dans d’autres pays. Vous êtes une communauté punie pour vos accomplissements moraux et sociaux. Vous insistez sur la liberté politique pour tous, mais vous êtes privés du droit de vote et d’autres droits citoyens à moins que vous n’abandonniez vos croyances sacrées les plus chères. Vous défendez la primauté du droit, mais endurez le meurtre, la torture et la discrimination, car les auteurs jouissent de l’impunité et sont encouragés et protégés par les autorités de l’État. Vous croyez en la liberté religieuse, mais êtes niés le droit de professer votre foi et risquez des poursuites si vous vous défendez. Vous êtes diabolisés, ostracisés et marginalisés. »

Le Dr Luigi de Salvia, vice-président de la Conférence mondiale des religions de l’Europe pour la paix, a déclaré: « Ce symposium que vous organisez chaque année, depuis 15 ans, est l’une des rencontres les plus importantes de notre continent. Il est dédié à la réflexion sur les risques et l’engagement en lien avec le bien commun … Je tiens à exprimer toute notre solidarité fraternelle aux membres de la Communauté musulmane Ahmadiyya, victimes de la persécution, perpétrée par des extrémistes religieux. Nous serons toujours à vos côtés pour défendre la liberté d’expression religieuse. »

Mme Angelina Alekseeva, représentante du Dr Leonid Roshal, récipiendaire du Prix musulman Ahmadiyya pour la Promotion de la paix, a déclaré: « Il est très important que chacun fasse tous les efforts possibles pour renforcer la paix mondiale à sa manière […] Le Dr Roshal a décidé de remettre son prix à un fonds caritatif qui aide les enfants souffrant de traumatismes crâniens et de traumatismes cérébraux. »

L’événement s’est terminé par une prière silencieuse dirigée par le Calife. Avant et après le programme, le Calife a rencontré personnellement les différents dignitaires et invités et a tenu une conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes.

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